La première en méditation - Nanda
 
A sa naissance, Nanda recevait l’amour profond de ses parents (le père du Bouddha et la seconde épouse de son père, Maha Prajapati, qui était la tante maternelle et la mère adoptive du Bouddha). Son nom signifiait joie, satisfaction, plaisir, et représentait la joie particulière de ses parents pour la naissance de leur bébé dans le monde.

Attachée à sa propre beauté et ne pratiquant pas avec diligence
Nanda était très cultivée, élégante et belle. Afin de distinguer son nom de ses homonymes, elle fut par la suite appelée Rupa-Nanda, ou parfois Sundari-Nanda, signifiant tous deux "Belle Nanda".

Elle était un membre de la famille royale des Sakya. Dans cette dynastie, il y avait des gens qui recevaient l’influence de la réalité inconcevable du Bouddha, et ils menaient successivement une vie monastique. Parmi eux, il y avait son frère aîné Nanda, ses cousins, sa mère, et beaucoup de femmes de la dynastie des Sakya. Rupa-Nanda décida alors de suivre leurs traces, non pas à cause de sa foi dans le Bouddha et le Dharma, mais elle agissait par affection, en voulant rester ensemble avec eux.

Nous pouvons facilement imaginer comment cette élégante demi-soeur du Bouddha était bien-aimée et respectée. Les gens étaient tellement émus de voir cette adorable fille de la famille royale, elle était si proche du Bouddha, et maintenant, elle apparaissait parmi eux sous l’apparence d’une nonne. Mais en fait, ce n’était pas bon pour la vie des nonnes, Nanda était trop attachée à sa beauté et à se faire apprécier, ce qui était l’effet de son bon karma des vies antérieures.

Maintenant, cet effet vertueux était au contraire très dangereux pour elle parce qu'elle avait oublié la diligence et l’esprit pur pour accumuler les bons karmas. Elle sentait qu’il y avait un écart entre ses attentes et celles des gens, elle s’éloignait de loin des objectifs de beaucoup d’hommes et de femmes de la noblesse qui menaient une vie monastique. Le Bouddha la blâmait bien-sûr ; durant un temps très long, elle ne cherchait pas à corriger son propre comportement, mais essayait d’éviter le Bouddha.

Le Bouddha convertissait subtilement avec des pouvoirs surnaturels
Un jour, le Bouddha demanda à toutes les nonnes de venir Le voir pour recevoir des enseignements. Cependant, Nanda ne se soumettait pas aux ordres ; jusqu'à ce que le Bouddha l'appelât spécialement, elle apparut alors, faisant apparaître de la honte et de l’inquiétude dans son comportement. Le Bouddha fit un discours en pointant sur toutes ses particularités positives, elle voulut ainsi bien L’écouter et accepta Ses paroles avec joie. Bien que le Bouddha sût que ces conversations la rendaient excitée, joyeuse et prête à accepter Son enseignement, Il ne lui expliqua pas immédiatement les Quatre Nobles Vérités comme Il le faisait habituellement dans ce type de situation. Il savait qu'elle n’était pas encore assez mûre pour comprendre les Quatre Nobles Vérités, Il utilisa ainsi un moyen subtil pour accélérer sa maturité.

Comme Nanda était si attachée à sa beauté, le Bouddha faisait apparaître, avec des pouvoirs surnaturels, une femme encore plus belle qui vieillissait devant ses yeux à une vitesse apparente et surprenante. Par conséquent, Nanda put voir en un temps très court la transformation que les gens pouvaient peut-être remarquer en quelques dizaines d’années. Les gens, souvent à cause de la proximité et des habitudes, ignoraient la disparition de la jeunesse et de la beauté, l'arrivée de la vieillesse et la venue prochaine de la mort. Cette scène choqua profondément Nanda et la secoua complètement.

Pratiquer la visualisation sur l’impermanence et sur l’impureté pour atteindre la réalisation
Après lui avoir donné ce cours imagé sur l’impermanence, le Bouddha lui expliqua par la suite le sens du Dharma ; avec cette manière, elle aperçut complètement les Quatre Nobles Vérités et atteignit l’état de Srotapanna, pouvant ainsi se délivrer en sept vies. Les thèmes de méditation que le Bouddha lui donnait étaient la visualisation sur l’impermanence et sur l’impureté. Elle pratiquait continuellement pendant une longue période, sans répit du matin au soir, comme elle le disait dans sa propre gatha :
[Les versets en version chinoise uniquement]

Etant donné que Nanda était attachée à la beauté extérieure dans le passé, il était donc nécessaire d’y remédier par la visualisation sur l’impureté ; elle pouvait ainsi traiter les deux extrémités avec un esprit d’équanimité. Après avoir surmonté l’avidité liée au corps, Nanda aperçut la vraie beauté "immortelle", il n’y avait alors plus rien qui pouvait perturber la paix dans son cœur.

La nonne "première en méditation"
Plus tard, le Bouddha faisait l’éloge de sa demi-sœur (née de sa tante maternelle) et la nomma première en méditation (dhyana) parmi les nonnes. Cela montrait que non seulement elle suivait bien la méthode de "visualisations", mais qu’elle avait aussi expérimenté la paix et la stabilité liées au dhyana. Après avoir joui de la joie du dhyana, elle n’avait plus besoin de jouir d’autres plaisirs inférieurs (mondains), et trouvait de plus la joie éternelle de la cessation rapidement.

Bien qu’elle fût entrée dans la vie monastique par attachement affectif à la famille, elle devint quand même finalement une personne entièrement délivrée et atteignit l’état d’Arhat, en devenant la vraie fille du Dharma de son Bouddha tout respecté.