La familiarité engendre l’affection |
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Un jour, de nombreux disciples rendirent visite au Vénérable de la tradition Gelug (l’école des bonnets jaunes), le Vénérable demanda à un des disciples : « Pourquoi pratiquez-vous le Bouddhisme ? »
Le disciple répondit : « Je voudrais me délivrer de la transmigration dans les six destinées (du cycle de samsara), et j'espère atteindre la Bouddhéité ! »
Le Vénérable dit : « J'ai entendu dire que vous allez vous marier bientôt. Pourquoi vous mariez-vous ? Si vous voulez trouver une femme pour donner naissance à votre enfant, avec l'avancée de la science et de la technologie contemporaines, vous pouvez faire appel à l'insémination artificielle ; si vous avez besoin d’une vie de famille, les frères dharma (étudiant auprès du même Guru) peuvent vivre avec vous comme une famille, une grande famille en fait ; si vous avez besoin de consolation dans le cœur et l'âme, étudier le Bouddhisme peut vous aider ; si vous dites que vous aimez cette femme, vous serez attaché et affligé par les soucis à cause de l'amour. Comment pouvez-vous pratiquer le Bouddhisme et être libéré dans de telles circonstances ? Je ne peux vraiment pas comprendre ! Pouvez-vous m’expliquer pourquoi vous choisissez de vous marier, mais souhaitez atteindre la Bouddhéité en même temps ? »
Le disciple : « … (Sans voix ! ) »
Bien qu’il y ait beaucoup de situations qui peuvent entraîner que des "hommes et des femmes tombent amoureux", en général, ce n’est rien de plus que le "coup de foudre" ou la "familiarité qui engendre l’affection". Hormis les adolescents qui tombent le plus facilement amoureux dans de telles circonstances, ceci peut également s’appliquer aux personnes mariées, aux pratiquants bouddhistes ou même aux moines/nonnes. Face aux situations qui conduisent facilement à "la familiarité qui engendre l’affection", s’ils sont incapables d'être auto-disciplinés ou de se contrôler eux-mêmes, "les soucis et les ennuis" apparaîtront dans leur esprit !
Aux yeux des hommes, les femmes aux belles apparencess, aux voix douces… sont attrayantes ; quand ils restent ensemble avec ces femmes pour quelques temps, c’est très facile pour les hommes de créer un désir de les aimer. Si c’est uniquement un désir, ce sera relativement mieux. Toutefois, si cela les rend tellement confus qu'ils ne sont pas capables de contrôler leurs émotions, ils tomberont alors dans la contradiction et souffriront ainsi d'une grande douleur ! Quand un homme et une femme restent ensemble dans le temps, les affections entre eux seront provoquées involontairement. Si l’"amour" se poursuit, cela deviendra emmêlé et perplexe. Cela empêchera à son tour quelqu’un de devenir moine/nonne ou de continuer d’être moine/nonne ; sa pratique spirituelle perd sa régularité et rencontre des hauts et des bas. Plus sérieusement, sa pratique spirituelle sera interrompue !
Même certains moines/nonnes ou pratiquants qui sont déterminés à rester loin de l’"amour" et du "désir", ont du mal à éviter le type d'amour naissant de "la familiarité qui engendre l’affection", dans ce cas, comment peut-on attendre des gens ordinaires qu’ils résistent à la formule magique d'attractions entre sexes opposés ! Allons voir l'extrait suivant d'un Sutra bouddhiste :
La Sainteté Ananda avait une fois demandé au Bouddha : « Après le Parinirvana du Bouddha, s’il y a des femmes venant demander de l'enseignement, comment devront-elles être traitées ? »
Le Bouddha répondit : « Ne les rencontrez pas. »
La Sainteté Ananda continua de demander : « Au cas où ils se rencontrent, comment devront-elles être traitées ? »
Le Bouddha dit : « Ne leur parlez pas ! »
Ananda demanda à nouveau : « S’ils se parlent, comment devront-elles être traitées ? »
Le Bouddha répondit : « On devra examiner et critiquer soi-même ! »
Post-scriptum de l'écrivain :
Selon les Sutras bouddhistes, la coïncidence fatidique est quelque chose d'inconcevable. Classée d’une manière simple, la coïncidence fatidique peut être divisée en deux catégories, à savoir le bon-lien et le mauvais-lien. Le bon-lien peut simplement être sous-divisé en relation de bonne-destinée et relation de gratitude-rendue. De même, le mauvais-lien peut simplement être sous-divisé en relation de malheureuse-destinée, relation de mécontentement-vengé. Si la subdivision va encore plus loin, cela deviendra compliqué. Concernant les coïncidences fatidiques entre les gens, certaines peuvent apparaître au début de leur vie, certaines au milieu et bien sûr, il y a certaines à un stade ultérieur. Certaines se produisent aussi au cours de la phase de pré-médium, la phase de post-médium ou du début jusqu’à la fin. La durée de la coïncidence fatidique peut être longue ou courte et est automatiquement rompue lorsque le destin se termine. Ceci est ce qu’a dit le Bouddha : « Le destin né, le destin éteint » ainsi que « la Formation (le moment où les mondes et les êtres sont formés), le Maintien (le soleil et la lune se lèvent, les sexes sont différenciés, les héros apparraissent, les quatre castes sont formés, la vie sociale évolue, etc.), la Destruction (le moment où le feu, l'eau et le vent détruisent tout) et le Vide ». Par conséquent, nous devons tous apprécier notre coïncidence fatidique !
Lorsque la coïncidence fatidique émerge entre deux personnes, les tiers n’ont aucun moyen d'intervenir (à l'exception du Bouddha et des personnes éveillées) ou d’interférer car elle est liée à la loi de cause à effet de trois vies. Tout comme les Chinois qui disent toujours : « Au moment où le destin arrive, il ne peut pas être bloqué ; quand le destin s’en va, il ne peut jamais être retenu. »
Même pour les pratiquants qui sont à la fois éveillés et ont atteint la connaissance des vies passées, ils fourniront seulement certaines suggestions sur les améliorations ou modifications en tant que références pour la personne concernée lorsqu'ils traitent des questions sur les lacunes de la coïncidence fatidique. Ils ne seront jamais eux-mêmes impliqués dans l'incident car ils comprennent bien que la participation peut les faire tomber dans le tourbillon pour de nombreuses vies ou même pour un kalpa (calamité). Le dicton : « le Bodhisattva redoute de semer les causes alors que les êtres craignent de supporter les effets ! » est très vrai. Comment peut-on ne pas être prudent à cela ?!
Le Sutra Cause et Effet【因果經】dit : « Si vous voulez connaître les causes de vos vies passées, regardez les récompenses que vous récoltez maintenant (la vie présente) ; si vous vous intéressez aux effets sur vos vies futures, prenez garde à ce que vous faites maintenant. »
Le Sutra Surangama【楞嚴經】dit : « Même si une centaine de kalpas est passée, le karma effectué ne disparaîtra jamais. Pour ce qui est destiné, on va sûrement le rencontrer. De même pour le karma effectué, on est sûr de supporter les conséquences soi-même. » |