Une brève introduction de la fille de Matangi,
une nonne bouddhiste
 

Le Bouddha séjournait à Jetavana Vihara dans la ville de Sravasti. Un jour, Son serviteur, Ananda entra dans la ville avec son bol d'aumône pour quémander de la nourriture. Il faisait très chaud à ce moment-là et, sur son chemin, il vit une jeune femme cherchant de l'eau près d'un puits. Sous la compassion de laisser la jeune femme avoir le lien pour planter le champ de bénédictions, et du fait qu’il avait soif, Ananda se dirigea vers la jeune femme et la pria de lui donner (comme un dana) un bol d'eau propre.

En apprenant qu'Ananda voulait de l'eau à boire, la jeune femme appelée la fille de Matangi n’osa pas lui offrir de l'eau, mais elle dit simplement : « Vénérable, j'ai bien peur que mon statut social ne soit pas assez digne pour fournir de l'eau propre à un moine bouddhiste de la lignée royale comme vous. Votre statut social sera abaissé (si je le fais). » Ananda ne l’avait jamais méprisée et il dit sincèrement : « Ne me voyez pas de cette façon. En ayant quitté le foyer et en étant devenu moine, tout le monde est égal à mes yeux et il n’y a ni humble ni noble (pas de statut social) dans mon esprit non plus. J'ai vraiment soif ; donnez-moi un peu d’eau, s’il vous plaît. »

Notes :

Les intouchables masculins (dalit) en Inde étaient généralement appelés Matangi, tandis que les femmes étaient connues sous le nom de Matanga. Ce type d'intouchables a généralement pour profession de nettoyer la rue.
La fille de Matangi qui s’appelait Prakrti était une prostituée du clan Matangi. Ses origines familiales étaient la caste des Chandala, qui correspondait ainsi à la classe la plus inférieure des intouchables.
 

Très ravie après avoir entendu les paroles d’Ananda, la fille de Matangi tint de l’eau dans les deux mains et en donna avec respect à Ananda. Ce dernier la remercia en hochant poliment la tête en retour et la fille de Matangi fut extrêmement émue. En revoyant Ananda, qui était charismatique, la fille de Matangi ne put s'empêcher de l'admirer au fond de son coeur et, peu à peu, elle sombra profondément dans l'amour non partagé envers Ananda.

Sa mère, obnubilée par son amour envers sa fille, décida de l'aider à réaliser son souhait : elle avait l'intention d’embrouiller Ananda en trompant sa sagesse afin que, lorsqu'il serait inconscient, sa fille pût probablement avoir une occasion de le posséder. Par la suite, lorsque Ananda quémandait de nouveau de la nourriture avec son bol d’aumône en passant devant la porte de la maison de la fille de Matangi, sa mère embrouilla Ananda avec de la sorcellerie (le mantra Kapila, originaire du paradis brahman). Cela fit venir Ananda involontairement chez eux. Au moment où la fille de Matangi et Ananda commencèrent à s’adonner aux plaisirs, il y avait heureusement l’Honoré du Monde qui demandait au Bodhisattva Manjusri de chanter le Mantra du Shurangama pour protéger Ananda et neutraliser le mantra maléfique. Cela permit à Ananda d'être libéré de la sorcellerie et de retourner à la résidence du Bouddha.

Plus tard, Ananda emmena la fille de Matangi voir le Bouddha. Elle écouta avec enthousiasme le discours du Bouddha et obéit à l’instruction du Bouddha de vivre avec les soeurs Dharma dans la communauté de bhiksuni pour pratiquer le Bouddhisme ensemble. Elle réalisa ce que le Bouddha avait dit à propos de l'impureté des cinq désirs qui était la source de toutes les souffrances. La fille de Matangi comprit finalement le sens des Quatre Nobles Vérités dans le discours du Bouddha. Elle éprouva profondément la nature malodorante, sale et impure des corps humains. En outre, elle comprit également que le désir amoureux auquel elle était attachée, était la cause fondamentale du cycle sans fin de la vie et de la mort. En raison des bonnes racines qu'elle avait eues dans ses vies antérieures et de la maturité de sa racine de sagesse, elle s’éveilla soudainement et atteignit peu de temps après l’état d’Arhat.