Explications de phrases difficiles
 
Est-ce vraiment si difficile de comprendre ou alors c’est seulement moi-même qui n’ai pas encore essayé de faire au mieux pour comprendre ? Est-ce que je suis habitué à poser des questions sans réfléchir à l'avance ? Rinpoche a de hautes exigences. Tout d'abord, lorsque nous sommes sur des textes originaux de Sutras bouddhistes, des textes originaux d’écrits tantriques relatifs aux traditions ésotériques ancrées dans la philosophie bouddhiste, des gathas (un court verset récité au rythme de la respiration dans le cadre de la pratique de la pleine conscience, que ce soit dans la vie quotidienne ou dans le cadre de la méditation), sur des mots allégoriques bouddhistes et des versets de Patriarches, etc., par exemple, les 50 Stances de Dévotion au Guru《事師法五十頌》, la Prière de Kuntuzangpo《普賢王如來祈禱能顯自然智根本願文》, l’Ode à Samantabhadra Yab-Yum avec des souhaits forts《普賢王如來大力願頌》, les Paroles élégantes de Sakya Pandita《薩迦格言》, les Soixante-Dix Versets sur le Sunyata《七十空性論》et la Trilogie de la Grande Perfection de la délivrance naturelle《大圓滿三自解脫論》, Rinpoche nous demande non seulement de les lire, de les regarder et d’y réfléchir plusieurs fois, mais il nous exige aussi de les comprendre personnellement avec tous les moyens que nous pouvons employer. Rinpoche dit : « Si vous rencontrez quelque chose que vous ne pouvez pas comprendre, c’est probablement lié à l'une des deux situations suivantes :
1) En rencontrant des mots difficiles, des phrases compliquées ou des expressions polysémiques, cela peut vous empêcher de continuer à lire ; ce sont des barrières linguistiques qui vous font sentir que les textes bouddhiques sont trop complexes et difficiles à comprendre. On dit, de manière familière, que vous êtes "tenus" (dans votre lecture). Dans ce cas, vous ne devriez pas vous décourager. Essayez de chercher dans les dictionnaires avant de continuer à lire et à réfléchir sur les textes.
2) En ayant lu les textes bouddhiques à plusieurs reprises, mais en étant toujours incapable de les comprendre, cela signifie que votre capacité de compréhension est plutôt faible. En ce cas, vous devriez d’autant plus prendre votre courage à deux mains et avancer courageusement ; essayez de vous détacher d'abord soit par un bon sommeil jusqu'à l'aube, soit par la pratique d'une séance de méditation qui peuvent aider à résoudre la situation.

Une fois que vous êtes passés par les deux situations mentionnées mais toujours sans parvenir à résoudre vos problèmes, vous allez alors rechercher des ouvrages de référence pour le décodage. Avec le progrès actuel des technologies de l'information, vous pouvez trouver encore plus de lectures guidées ou d’annotations sur Internet pour aider votre compréhension (des textes bouddhiques), de sorte que vous les compreniez. Cependant, cette compréhension n’appartient qu’aux auteurs des livres de référence pour le décodage, aux écrivains des lectures guidées ou aux interprètes dans Internet. C’est plutôt leur compréhension et leur "illumination". Vous avez seulement accepté leur compréhension et leur "illumination", mais cela n’équivaut pas à la situation où vous avez atteint "l’illumination" par vous-même ! »

Rinpoche nous demande de lire (les textes bouddhiques) plusieurs fois et aussi d'y réfléchir plusieurs fois. Une fois, deux fois, trois fois, quatre fois…, réfléchissez bien. Un jour, vous vous sentirez capable de comprendre et de saisir l'essentiel, votre compréhension sera peut-être meilleure que les interprétations des autres, ou alors, il y aura même une percée. Ceci se traduit par la manifestation de la sagesse. Par conséquent, Rinpoche ne nous encourage pas à lire les traductions en chinois vernaculaire, les interprétations ou les analyses, etc. des écrits bouddhiques tout au début, afin d'éviter notre focalisation en direction des mots à tatillon ; lorsque nous essayons de creuser leurs significations profondes, nous sommes déviés des pratiques spirituelles pragmatiques. Rinpoche adopte la manière heuristique de l'enseignement de sorte que nous soyons guidés pour apprendre la voie de "l’éveil de soi" qui est tout ce dont parle le Bouddhisme.

A la différence de l'enseignement mondain dans une salle de classe ou de l’enseignement du style "canard farci", le Bouddhisme met l'accent sur la méthode d'enseignement "éveillé". L’Eveil dans le Bouddhisme est non seulement important dans l’école Zen, mais il est aussi hautement mis en évidence dans diverses écoles et branches. On peut même dire que tout le Dharma du Bouddha explique aussi comment devenir éveillé afin d'atteindre la Bouddhéité.

L'une des principales idées du Sutra du Diamant est d’inciter les gens à atteindre l'illumination par eux-mêmes. Le Bouddha dit au Vénérable Subhuti : « S'il y a un homme ou une femme de bien qui peut comprendre et accepter quatre lignes de gatha dans ce Sutra et qui, ensuite, en parle et les explique aux autres, les bénédictions et les vertus qu'il (elle) aura reçues surpasseront celles reçues par les personnes qui ont fait un don de trésors précieux autant que les mondes tricosmiques. » Le Grand Maître Huineng, le sixième patriarche de l’école Zen atteignit son illumination grâce à une phrase dans le Sutra du Diamant : « On devrait produire un esprit qui ne repose sur rien. » Il est peu probable que tous ceux qui ont lu cette phrase soient éveillés ! Ceci est seulement l’opportunuté distincte pour le sixième patriarche. Quoi qu'il en soit, si l'on peut comprendre n’importe quelle ligne ou moitié du gatha dans le Sutra du Diamant, on peut arriver à réaliser son propre esprit. On peut ainsi convertir le klesa (la douleur, l'affliction et la détresse) en Bodhi (éveil) et ne plus tomber en enfer.

Nous lisons le Sutra du Diamant tous les jours et l’avons déjà lu plus d’un millier de fois en tout, mais nous n’avons pas encore atteint l’éveil. En ayant entendu une phrase dans le Sutra du Diamant, « On devrait produire un esprit qui ne repose sur rien », le Grand Maître Huineng, le sixième patriarche de l’école Zen devint immédiatement éveillé. En conséquence, le Grand Maître Hongren, le cinquième patriarche transmit le Dharma du Bouddha, ainsi que la robe de moine et le bol à aumônes à Huineng et ce dernier devint le sixième patriarche. Beaucoup de pratiquants espèrent pouvoir être éveillés immédiatement. Après avoir lu quelques livres et avoir pratiqué durant quelques années, on pense que l’on peut devenir éveillé. En fait, on a seulement compris quelques principes. Pour savoir si l’on est éveillé ou pas, cela devrait être affirmé par des Mahasiddha (grands accomplis).

Enfin, cela doit être clarifié que vous n'êtes pas encouragé à ne pas "lire des sutras et des thèses" pour chercher des explications du Dharma du Bouddha, ni sermonné que seules la pratique spirituelle et la méditation sont meilleures. On devrait savoir que le Grand Maître Huineng, le sixième patriarche ne rejetait pas l’utilisation du langage et des mots écrits. Dans le "chapitre 10, l’instruction finale" du Sutra de l’Estrade du Sixième Patriarche, il est dit que « Ceux qui sont attachés au vide calomnient les sutras en disant carrément que les mots écrits sont inutiles. Comme ils proclament qu'ils n’ont pas besoin de mots écrits, ils ne devraient pas parler non plus car les mots écrits sont en fait les marques du langage parlé. Ils pensent aussi que la voie directe ne peut pas être établie par des mots écrits, cependant les deux mots "non établis" sont eux-mêmes des mots écrits. » Manifestement, nous savons que le sixième patriarche était en désaccord avec la non utilisation du langage et des mots écrits. En outre, dans la section Zhuzong du Canon Bouddhique, des citations et des mots écrits laissés par l’école Zen sont de la plus grande quantité, comment peut-on dire que (l’école Zen) est indépendante des mots (remarque : ne reposant pas sur les mots) ? Néanmoins, avec l’expansion de l’école Zen par la suite, de plus en plus de leurs pratiquants insistaient particulièrement sur la méditation assise. Ils pensaient qu'ils pouvaient atteindre l'éveil en pratiquant à leur manière et une fois qu'ils seraient éveillés, ils comprendraient le Dharma du Bouddha complètement et systématiquement. Par conséquent, cela conduit à la formation du phénomène que "lire des sutras et des thèses" n’a pas beaucoup d’importance.

En bref, lorsque nous « pénétrons en profondeur dans la sagesse des sutras aussi profonde qu’un océan », nous ne devrions pas nous attacher à consulter des annotations, des explications ou à prêter une attention excessive aux termes immédiatement dès que nous ne comprenons pas en lisant les sutras. Nous devrions suivre l'enseignement de Rinpoche en lisant et en réfléchissant davantage aux sutras, aux thèses et aux livres du dharma par nous-mêmes. En outre, nous ne devrions jamais soupçonner notre Rinpoche qu'il n’est pas assez généreux pour nous expliquer les textes bouddhiques. En fait, les efforts minutieux de Rinpoche visent à nous faire "éveiller" afin que nous puissions comprendre les textes par nous-mêmes ! D’après ce que je sais, Rinpoche nous expliquera les "phrases difficiles" que nous restons incapables de comprendre même après avoir cherché tous les livres de référence pour le décodage, les lectures guidées ou les annotations dans Internet. Je promets par la présente que je mettrai en ligne le bénéfice (toutes les explications) sur le site pour références et partage de tous.