Huit articles sur les fantômes
 

Rinpoche fit ce discours en premier le 4 avril 1993
Le membre confirmé en France Cheng le réitéra au nom de Rinpoche le 19 janvier 2003 (environ dix ans après)
Mis en ligne sur le site le 15 septembre 2014 (puis environ onze ans après de nouveau)

Introduction
Nous pratiquons le rite du Bodhisattva Kṣitigarbha aujourd'hui. En profitant de cette causalité conditionnelle, abordons les circonstances de la destinée des fantômes en nous appuyant sur le【Sutra sur le châtiment des fantômes faméliques】, un sutra bouddhiste concernant des effets karmiques (en sanskrit : samskaras), afin que nous puissions comprendre la vérité effrayante des samskaras et que nous soyons plus vigilants.

Contenu
Un jour, lorsque le Vénérable Maudgalyayana (l'un des dix grands disciples du Bouddha qui était le premier en pouvoirs surnaturels) voyageait seul sur les rives du Gange, il vit un grand nombre de fantômes faméliques sous les rochers ainsi que dans l'ombre profonde des arbres. Chacun d'entre eux souffrait de différents types de châtiments qui les rendaient très misérables. En voyant apparaître le Vénérable (Maudgalyayana) et en sachant qu'il était un grand Arhat, tous les fantômes faméliques développèrent un respect incomparable pour lui. Ils vinrent un par un devant le Vénérable (Maudgalyayana) pour demander les causes karmiques de leurs propres souffrances. Avec compassion, le Vénérable Maudgalyayana répondit aux demandes des fantômes en visionnant sur eux avec son pouvoir surnaturel de souvenirs des vies passées et donna la réponse à chacun d'entre eux un par un.

 
 
1. Un des fantômes demanda : Une fois né en tant que fantôme (Rinpoche dit avec humour : « Ce fantôme n'a pas besoin de faire une demande d’un acte de naissance comme dans le monde humain. » Cela fit immédiatement rire les disciples sur place !), je souffre toujours de la faim. Je voulais aller aux toilettes pour manger des excréments, mais malheureusement en vain parce qu’il y avait un fantôme de grande force à l’intérieur qui me frappait toujours avec une tige. Comme je ne peux pas m'approcher des toilettes, je suis incapable d’obtenir de la nourriture (des excréments). Ce n’est même pas facile de manger des excréments. Pourquoi est-ce comme cela ?
   
  Maudgalyayana répondit : Quand tu vivais dans le monde en tant qu'humain, tu étais un abbé d’un monastère bouddhiste mais protégeais les biens publics (du monastère) avec un esprit avare. Au lieu de donner de bons aliments aux moines, tu leur fournissais une nourriture de mauvaise qualité. Parfois, il t’était arrivé de penser à offrir de la bonne nourriture. Néanmoins, chaque fois qu'il y avait un bhiksu (un moine bouddhiste) venant d'un autre endroit qui s’installait au monastère pour un court séjour, tu devenais de nouveau avare et évitais de lui fournir de la bonne nourriture. Tu attendais que le bhiksu fût parti, tu partageais alors la bonne nourriture avec d’autres anciens résidents bhiksus (comme le vieil adage qui dit que l’on accorde volontairement des privilèges à titre privé aux personnes avec lesquelles on a de bonnes relations et à ses propres amis, ce qui veut dire avoir un motif égoïste). C’était ton esprit malveillant de cupidité et de mesquinerie, ainsi que tes actes de favoritisme qui ont entraîné cet effet karmique que tu subis maintenant. Après avoir enduré toutes les souffrances d'un fantôme famélique, tu devras encore tomber en enfer dans l'avenir pour subir un châtiment douloureux.
   
2. Un des fantômes demanda : Après être né en tant que fantôme, j’ai toujours chaud et soif. En apprenant que l’eau dans le Gange était rafraîchissante lors de mon passage sur le chemin, je pensais à me jeter dans le fleuve pour éliminer la chaleur et la soif. Cependant, lorsque que je suis dans l'eau, tout mon corps est brûlé et carbonisé immédiatement ; ou lorsque j'essaie de boire de l’eau pour apaiser ma soif, les cinq viscères (le cœur, le foie, la rate, les poumons et les reins) de l'abdomen sont également brûlés et carbonisés dès que l'eau est avalée dans la gorge. Cela dégage non seulement une puanteur insupportable, mais les muscles carbonisés tombent également, exposant ainsi les os à l'intérieur. En fait, qu’est-ce que j’ai commis comme crimes ?
   
  Maudgalyayana répondit : Quand tu vivais dans le monde en tant qu'humain, tu aimais être un physiognomoniste pour prédire la bonne ou la mauvaise chance des autres. En disant des mensonges plus que des paroles honnêtes, peu importaient les calomnies ou les louanges, tu prétendais que tu étais efficace pour duper les esprits du public afin d’obtenir la rémunération à travers des pratiques trompeuses. En outre, tu disais souvent des paroles flatteuses, adulantes et fausses à tes parents, frères et membres de ta famille. Après avoir souffert de toutes les douleurs d’un fantôme famélique, tu devras tomber dans l’enfer pour subir un châtiment douloureux des milliards de fois plus terrible (que celui du présent) et la douleur est inimaginable.
   
3. Un des fantômes demanda : Après être né en tant que fantôme, chaque fois que je veux bouger, tout mon corps se tourne automatiquement comme si un tourbillon me tire sur le côté. Je n’ai jamais pu me déplacer librement. Cela m’agace énormément et je suis tellement déprimé qu’il est impossible de décrire mes souffrances. En fait, qu’est-ce que j’ai commis comme crimes ?
   
  Maudgalyayana répondit : Quand tu vivais dans le monde en tant qu'humain, tu travaillais sur la divination et la géomancie. En utilisant des paroles et des actes trompeurs pour duper et aveugler les gens, tu les rendais si confus qu’ils ne savaient pas quoi faire. Parfois, les gens étaient rendus joyeux mais parfois, ils étaient rendus effrayés. Cependant, tout n'était pas de véritables prédictions. A cause de ces crimes odieux, tu dois subir l’effet karmique douloureux d’un fantôme famélique maintenant et dans l’avenir, tu tomberas encore dans l’enfer pour continuer à être puni.
   
4. Un des fantômes demanda : Après être né en tant que fantôme, je dois trouver des objets pour couvrir ma tête car j’ai toujours peur que quelqu'un vienne me tuer. Ce genre de comportement fait que je ressens souvent de la peur. J’ai aussi peur qu’il y ait quelqu’un qui vienne m’emprisonner, et que je sois enchaîné, même torturé et battu cruellement. La souffrance dans le coeur est vraiment intolérable. Quel est le crime qui mène à de telles souffrances ?
   
  Maudgalyayana répondit : Quand tu vivais dans le monde en tant qu'humain, tu prenais plaisir à l'inconduite sexuelle et étais enivré par les charmes féminins. Comme tu séduisais les épouses et les filles des autres, tu avais souvent peur qu’un tel comportement ne fût découvert et tu étais donc toujours sur tes gardes sans pouvoir rester calme. Après avoir souffert du châtiment douloureux d’un fantôme famélique, tu devras tomber dans l’enfer pour subir toutes sortes de tortures. Par exemple, être allongé sur un lit de fer recouvert de clous pointus ou être obligé d’enlacer fermement un poteau de cuivre bouillant. Dans de telles conditions, tu devras traverser un temps innombrable.
   
5. Un des fantômes demanda : Après être né en tant que fantôme, je suis mordu jour et nuit par des chiens enragés, de taille énorme, avec des dents affûtées et des yeux pourpres. Au moment de mourir, juste avant que je ne cesse de respirer, les muscles déchirés du corps sont tous rétablis et les mêmes circonstances continuent de se produire de manière répétée. Une telle douleur est vraiment insupportable. Quel genre de péchés ai-je commis ?
   
  Maudgalyayana répondit : Quand tu vivais dans le monde en tant qu’humain, tu étais l’abbé d'un sanctuaire du Ciel. Tu tuais souvent des vaches et des moutons dans le sanctuaire du Ciel pour offrir leur sang frais en sacrifice à des déités, tandis que toi-même, tu cuisinais et mangeais leur viande. Tu déclarais même à tout le monde qu'ils recevraient de la bonne chance et une grande fortune en offrant ce genre de sacrifice aux déités. Comme tu as trompé le grand public avec ces vues erronées et actes malveillants, tu tomberas encore dans l’enfer pour d’autres peines une fois que tu en auras fini avec les souffrances de l’effet karmique d’un fantôme famélique.
   
6. Un des fantômes demanda : Après être né en tant que fantôme, il y a souvent des gens tenant de nombreux types de couteaux et de scies qui viennent couper et déchirer mon corps. Ils ouvrent mon abdomen pour extraire les cinq viscères, puis pèlent tous les muscles de mon corps et coupent les tendons et les veines. La douleur est vraiment insupportable. Tout à coup, mon corps endommagé est rétabli, mais le même massacre est repris de nouveau peu de temps après. Quel genre de crime ai-je commis pour mener à toutes ces souffrances ?
   
  Maudgalyayana répondit : Quand tu vivais dans le monde en tant qu’humain, tu étais un Brahman. Cependant, tu ne croyais pas aux doctrines justes du Bouddha et avais souvent des vues erronées. Tu servais les déités par des actes malveillants en tuant constamment des vaches et des moutons pour leur faire offrande et les vénérer. A cause de ces péchés malveillants, tu tomberas encore dans l’enfer après avoir fini de souffrir des châtiments douloureux d’un fantôme famélique.
   
7. Un des fantômes demanda : Après être né en tant que fantôme, il y a souvent des gens tenant de nombreux types de couteaux et de scies qui viennent couper et déchirer mon corps. Ils ouvrent mon abdomen pour retirer les cinq viscères et les six entrailles (les organes vitaux) à l'intérieur, puis pèlent tous les muscles et coupent les tendons et les veines. Cela me fait énormément souffrir. En un instant, mon corps est rétabli, mais soudain, je suis de nouveau massacré à leur gré. Quel genre de crime ai-je commis pour mener à toutes ces souffrances ?
   
  Maudgalyayana répondit : Quand tu vivais dans le monde en tant qu'humain, tu étais un bourreau d’une grande force physique qui savait que l’homicide était un acte qui manquait de compassion. Bien que tu aies su parfaitement que c'était un acte maléfique, tu appréciais ce métier qui impliquait le meurtre des autres. En raison de ce karma maléfique, tu recevais ce genre de châtiment. Lorsque tu auras terminé de souffrir les châtiments douloureux d'un fantôme famélique, tu tomberas encore dans l’enfer pour des peines supplémentaires.
   
(Remarque : Bien que les fantômes faméliques des numéros 6 et 7 aient reçu la même rétribution de la fleur, les causes de leur karma étaient différentes. On peut voir ainsi que le principe de causalité et du karma n'est pas facilement compréhensible par les gens ordinaires.)
   
8. Un des fantômes demanda : Après être né en tant que fantôme, je n’ai pas de tête alors que mes yeux, mes oreilles, mon nez et ma bouche poussent tous sur ma poitrine. Quel péché ai-je commis pour mener à un tel karma ?
   
  Maudgalyayana répondit : Quand tu vivais dans le monde en tant qu'humain, chaque fois que tu voyais quelqu’un tué, tu tenais le crâne du défunt de manière heureuse et excitée sans aucun esprit de bienveillance. En raison de ce karma malveillant, tu souffres maintenant de ce corps de fantôme famélique et tu devras encore tomber en enfer dans l’avenir pour être puni.
 
Conclusion
1) Il y a un dicton cantonais qui dit : « Etant amis, donne-lui en privé (discrètement) quelque chose de mieux ou de plus. » En fait, cela (ce concept) n’est pas nécessairement quelque chose de bien. Pour les entreprises dans la société, si un pot-de-vin est découvert, on pourra probablement être confronté à une sanction sévère sous les lois du monde, alors sans parler si cela se déroule dans un lieu bouddhiste (un lieu pour atteindre la vérité du Bouddha) ? Le problème devient plus grave dans un lieu du Vajrayana car il existe des protecteurs du Dharma Vajra qui supervisent le bien ou le mal ainsi que le juste ou le faux dans le corps, la parole et l'esprit de tout le monde. Tous les objets se trouvant dans un lieu du Vajrayana sont achetés avec les offrandes ainsi que les dons de pieux disciples des Dix Directions. Cet argent représente leurs offrandes symboliques à Rinpoche ainsi qu’à divers Bouddhas et Bodhisattvas. C’est pourquoi les objets du temple (y compris la nourriture que nous consommons, les matériels que nous utilisons et les installations que nous partageons) appartiennent aux Trois Joyaux, à savoir le Bouddha, le Dharma et le Sangha des Dix Directions. Si vous avez l’audace au point de les transmettre en privé ou de les gaspiller négligemment, personne ne pourra vous sauver du mauvais karma créé parce que vous avez commis les péchés fondamentaux. Ainsi, Le Bouddha avait déclaré dans le【Sutra Vaitulyasutra方等經】, « Pour ceux qui ont commis les Cinq Actes Rebelles (le patricide, le matricide, tuer un Arhat, répandre le sang d’un Bouddha ou détruire l'harmonie d’un Sangha) et les Quatre Parajikas (tuer, voler, commettre l’inconduite sexuelle, mentir), je peux encore les sauver. Pour ceux qui volent des objets bouddhistes, je ne vais pas les sauver. »
   
 
(Remarque : dans le Bouddhisme tibétain, les Quatre Trésors sont Rinpoche, le Bouddha, le Dharma et le Sangha. Rinpoche est non seulement l'un du Sangha, mais il est aussi positionné sur la première place et cela est donc généralement admis que les biens du temple des Dix Directions dans un lieu du Vajrayana appartiennent tous au Rinpoche. Il s’agit d’une sorte de connaissance naturelle. En outre, Rinpoche propage de tout cœur les enseignements bouddhistes pour le bienfait des êtres en faisant don généreusement de toutes les propriétés et ressources du lieu du Vajrayana dans l’intérêt des êtres. En conséquence, s’il y a quelqu'un qui vole, qui abuse, qui utilise à titre privé, qui utilise mutuellement ou qui endommage les propriétés et les ressources d’un lieu du Vajrayana, la conséquence de son karma malveillant sera très grave !)
   
 

Le fantôme famélique mentionné ci-dessus qui avait été l’abbé d'un monastère bouddhiste dans la vie passée possédait un très fort >>
Esprit avare (ne voulant pas fournir une nourriture de bonne qualité pour servir les moines)
Si une nourriture de bonne qualité est fournie, les moines seront en bonne condition physique pour pratiquer. Dans ce cas, l’abbé, les moines et les donateurs peuvent tous avoir des mérites vertueux illimités. Si l'un des moines peut bien pratiquer, l’abbé et les donateurs pourront avoir un peu plus de mérites vertueux ; si ce sont dix mille moines qui ont bien pratiqué, dix mille fois plus de mérites vertueux seront reçus. Si les moines peuvent bien pratiquer eux-mêmes, ils recevront déjà eux-mêmes des mérites vertueux incommensurables. Ne serait-ce pas une situation où tout le monde y gagnerait ?

Esprit conditionné (n'ayant pas traité le Bhiksu avec un esprit impartial)
En tout état de cause, l’origine conditionnelle de l'acquisition et de l'existence de tous biens et matériaux dans les temples ou les lieux bouddhistes a pour but d’aider les moines et de faciliter leur pratique. Tant qu'ils font partie de l’Assemblée des cinq communautés ordonnées (des moines bouddhistes), incluant à la fois des moines résidents et des moines présents, ils sont tous destinés et autorisés à partager et à utiliser les ressources de manière égale. Selon le "Précepte contre la répartition inéquitable de la nourriture entre les moines" dans les《Préceptes du Bodhisattva pour les laïcs》, les distributeurs de ressources ne devraient jamais distinguer les personnes extérieures à la communauté des personnes internes à cette communauté de manière brutale et déraisonnable, avec un esprit inégal (ou bien il y a en fait un motif égoïste). Le responsable (des temples) doit allouer des fournitures conformément aux règles bouddhistes pour éviter les effets karmiques douloureux des Trois Royaumes Inférieurs.

Esprit de possession (prétendant protéger les biens du temple mais en réalité, considérant les ressources publiques comme des propriétés personnelles afin de pouvoir les contrôler de manière monopolistique)
Ne pas partager les ressources (de manière égale) entre les moines, mais plutôt les donner en guise de faveur aux moines avec qui l’on entretient une affection plus profonde et une meilleure relation !

(Note : Si vous êtes le responsable d’un lieu du Vajrayana, vous devez bien comprendre que tous les biens et matériaux qui y sont placés appartiennent aux biens du temple des Dix Directions. En outre, vous devez toujours vous rappeler que vous n'êtes désigné que pour gérer temporairement l'utilisation de ces ressources. Pour les frères du Dharma qui ont déjà commis l’acte malveillant mentionné ci-dessus, veuillez ne pas plaider ainsi : « Je ne connais pas les préceptes, donc je ne suis pas responsable. » Vous devriez vous confesser et vous repentir dès que possible auprès de Rinpoche, ainsi qu’auprès de divers Bouddhas et Bodhisattvas, en jurant de ne plus jamais commettre le même péché. Sinon, lorsque le châtiment karmique se manifeste dans cette vie ou dans les vies futures, vous devrez d’abord supporter les souffrances d’un fantôme affamé, puis tomber en enfer pour subir des peines encore plus sévères. Le châtiment karmique est inébranlable et on récolte ce que l'on sème. Pourquoi alors faire un tel acte abominable pour subir toute la "douleur" ?)

   
2) Rinpoche maîtrise les cinq classes de connaissances de l'Inde ancienne ou les cinq sciences (en sanscrit : Pancavidya. Les cinq sciences sont : la science des beaux-arts et de l'artisanat 工巧明 (工藝學), la science du langage 聲明 (語言學), la science de la médecine 醫方明 (醫學), la science de la logique 外明 (天文學) et la science de la spiritualité 內明 (佛學)) et il possède également une connaissance approfondie de l'astronomie, de la géographie, de l'histoire et de la médecine dans les sutras bouddhistes, des phénomènes astronomiques, des vingt-huit constellations et des hexagrammes de Lakshmi, etc. Bien que Rinpoche possède une compréhension parfaite des connaissances terrestres et extérieures, il pratique rarement la divination pour les gens car il comprend profondément ce qu’est le châtiment karmique dans le Bouddhisme. Cependant, à la demande répétée des fidèles, Rinpoche accède parfois à leurs demandes par compassion pour les êtres (veuillez consulter l'article « Un chien blanc aboie contre le Bouddha » sur notre site Web. En réponse à la demande de Subha Manava Todeyyaputta (un garçon de Brahman appelé Subha dont le père s’appelait Todeyya), le Bouddha parle de la prédestination d’un homme et d’un chien) en pratiquant la divination pour eux. Mais, Rinpoche la traite avec des précautions extrêmes en répétant le calcul souvent trois ou quatre fois (avant de tirer des conclusions).
   
3)

Rinpoche conseille souvent aux disciples laïcs qui sont en couple ou qui ont des relations amoureuses : « Si tu n’éprouves pas de sentiments amoureux pour lui/elle, tu dois éviter d’avoir une relation sexuelle avec lui/elle, il faudrait même éviter de se tenir la main autant que possible (se tenir la main a la cause de tenir la main, ce qui aura pour effet de tenir la main dans l’avenir ; quant au stade de développement de ces deux personnes dans la vie future, seul le Bouddha sait. Il faut savoir qu’en récitant une fois le nom d’un Bouddha il y a des éons, une connexion avec le Bouddhisme avait déjà été établie !). Si un homme et une femme développent une relation intime (l’intimité a la cause de l’intimité, ce qui produira l’intimité dans l’avenir), il faut se marier avec l’autre partie. Il ne faut pas simplement s’en aller après le plaisir, tout comme une abeille qui cueille des fleurs, et ensuite considérer l’autre partie comme un étranger. En outre, le mariage à l'essai est interdit. Il faut bien traiter l'autre moitié et prendre bien soin de votre mari/femme après le mariage. Qu'il/elle vous aime ou non est une autre histoire. Par conséquent, du point de vue des amoureux, il vaut mieux n'avoir personne que trop. »

Certains disciples laïcs ont déjà demandé à Rinpoche : « N’est-ce pas trop strict de traiter cela de cette façon ? »
Rinpoche dit de manière sincère : « C’est vraiment strict pour les gens ordinaires. Néanmoins, pour ceux qui voudraient avoir un accomplissement dans la pratique, ce ne sont que des préceptes fondamentaux. Dans la société contemporaine, tout le monde cherche l'amour libre. Sans lire aucun Sutras, on n’a aucune idée de ce qu’est le karma et il est donc naturel de ne pas connaître les séquelles (de l’amour libre) ! Le savez-vous ? Le Vénérable Kasyapa (l'un des principaux disciples du Bouddha) et la Femme à la Peau Dorée pouvaient encore se retrouver après quatre-vingt-onze kalpas en raison de leur destin de prédestination. Une relation prédestinée est vraiment inconcevable. Lorsque les gens ordinaires sèment certaines causes, ils doivent transmigrer inévitablement dans les Six Voies de la Réincarnation. Vous êtes tous des pratiquants laïcs déterminés à vous détacher du cycle du karma. Si vous souhaitez avoir des accomplissements, il est essentiel d’avoir un état d’esprit différent de celui des gens ordinaires. Je suis votre Rinpoche et j’ai la responsabilité de vous dire tout cela. De plus, selon les《Préceptes du Bodhisattva pour les laïcs》, il s’agit d’une violation des préceptes de branches subtiles du "Précepte de ne pas voyager seul dans des endroits dangereux". Si vous semez de telles causes risquées, il y aura une crise de se rencontrer lors de réincarnations dans le futur (pour s’acquitter d’une dette de gratitude ou pour se venger, seul le Bouddha sait). En outre, vous devez vous rappeler constamment de cela. »

Les disciples laïques demandèrent de nouveau à Rinpoche : « Dans le Bouddhisme, "sauver à la fois soi-même et autrui", ainsi que "pratiquer la Voie du Bodhisattva" sont toujours préconisés, n'est-ce pas ? Étant donné que deux personnes sont destinées à tomber amoureuses, l'une d'elles doit donc influencer et encourager l'autre à prendre refuge dans le Bouddhisme. »
Rinpoche continua d’expliquer : « Superficiellement, c’est juste, mais il faut approfondir l’analyse avec calme et prudence >>

Supposons que votre cible poursuivie soit une personne mondaine,

 
Si vous pouvez l’influencer pour qu’il/elle accepte l’enseignement du Bouddha tout en l’incitant à apprendre le Bouddhisme et à devenir une bonne personne, ce sera sans aucun doute la chose la plus idéale et la plus merveilleuse.
Au contraire, vous êtes assimilé à la laïcité par l’autre partie au cours de votre relation avec lui/elle. En faisant marche arrière, vous devenez paresseux progressivement dans la pratique spirituelle et vous poursuivez peu à peu les affaires mondaines à la place. Avec le temps, vous êtes retenu par des affaires mondaines et des désirs sans fin. En ayant des pensées biaisées et confuses, vous ne perdez pas seulement la Vue juste, mais l'esprit de recherche de l’Eveil est également érodé sans que vous ne vous en rendiez compte. Il faut savoir que le monde est en fait une immense cuve de teinture appartenant au monde des démons. Si l’on ne peut pas se contrôler, on sera certainement contaminé. Des afflictions illimitées seront générées pour vous mener dans des océans de misère. Les anciens sages avaient souvent exhorté : « Ne vous fiez pas à votre propre esprit égaré avant d'avoir atteint l’état d'Arhat irréversible. »
   
  Supposons que votre cible poursuivie soit un(e) pratiquant(e)
– du Bouddhisme Exotérique / Esotérique
 
Si vous êtes un disciple bouddhiste expérimenté et que vous allez influencer celui/celle qui n’a pas appris le Bouddhisme de manière approfondie, il sera peut-être plus facile de réussir et les deux parties pourront progresser ensemble. Dans ce cas, je tiens également à vous féliciter, « Bravo » !
Si vous êtes un disciple bouddhiste débutant et que vous allez poursuivre une personne qui est plus expérimentée, avez-vous déjà pensé que cela pourrait perturber, voire détruire les fondements spirituels de cette personne ? Comme le dit le dicton : « Mieux vaut remuer des milliers de rivières que de troubler le cœur d’un pratiquant. » Quel grave péché karmique cela représente ? Pourquoi ne pas lui permettre de continuer ses pratiques dans la pureté afin de l’aider à atteindre ses objectifs spirituels, comme preuve de votre amour le plus pur et le plus délicat envers votre bien-aimé(e) ?
   
  Supposons que votre cible poursuivie soit un(e) croyant(e) dévoué(e) d’une autre religion,
– Par exemple, le Taoïsme, le Catholicisme, le Christianisme, le Brahmanisme, le Jaïnisme ou l'Islam… etc.
 
Tous les disciples bouddhistes qui entrent pour la première fois dans le Bouddhisme doivent prendre les Trois Refuges, « Prendre refuge dans le Bouddha, le Dharma et le Sangha, mais pas dans les démons et les hérétiques (les non-bouddhistes) (remarques : les démons sont une catégorie alors que les hérétiques en sont une autre. Les hérétiques ne sont pas nécessairement des démons), ni dans des livres non bouddhistes ou dans une congrégation maléfique non bouddhiste. » Si vous êtes en relation avec un(e) croyant(e) non-bouddhiste, il est inévitable que vous ayez la possibilité d'être en contact avec ses pensées religieuses, ses doctrines et son cercle social. Avec votre propre croyance dans le Bouddhisme, pensez-vous avoir suffisamment de détermination pour ne pas être englouti et vous tourner vers d’autres voies non-bouddhistes ? Si vous avez vraiment de la détermination, vous ne tomberez certainement pas amoureux dès le début ! Même si vos bons conseils et votre grand amour parviennent vraiment à le/la convertir et à le/la faire renoncer volontairement à sa croyance originelle, sachez que certaines règles religieuses du non-Bouddhisme infligent des punitions extrêmement sévères et cruelles aux apostats. Pourquoi alors faire souffrir autant la personne que vous aimez ? Peut-être rétorquerez-vous que dans de nombreux sutras tels que le【Sutra Vimalakirti Nirdesa 維摩經】 et lePèlerinage de Sudhana 善財童子五十三參》dans le【Sutra Avatamsaka 華嚴經】, n’y a-t-il pas de nombreux personnages bouddhistes qui ont fait preuve d'une grande compassion pour convertir les hérétiques ? Il faut savoir qu'ils sont tous des réincarnations d’anciens Bouddhas et Bodhisattvas. C’est justement que "les personnes talentueuses sont audacieuses" et que "le lion peut sauter par-dessus, mais le chat ne le peut pas". Êtes-vous la réincarnation d'un ancien Bouddha ou d'un Bodhisattva ?
   
 

Les pratiquants ne doivent pas exagérer en disant qu’ils "se sauvent eux-mêmes et les autres" ou qu’ils "pratiquent la Voie du Bodhisattva", imitant les Bodhisattvas pour guider les êtres vers le Bouddhisme. En réalité, pour parler franchement, c’est parce que vous manquez de maîtrise de soi pour contrôler votre désir avide envers le sexe opposé et que vous le poursuivez partout. Sous le tourment et l’influence progressive de l’amour et du désir, vous ne parvenez plus à discerner si l’origine de votre poursuite pour l’autre partie est l’affection d’abord, puis le désir, ou le désir d’abord, puis l’affection. Vous abusez alors des termes bouddhistes tels que "compassion" ou "salut" des Bodhisattvas pour dissimuler votre propre cœur envahi par le désir. Si un pratiquant ne reconnaît pas son propre cœur, une fois qu’il trouve un partenaire (qui n’est pas un compagnon sur le chemin de la Bodhi), il ne fera que s’adonner aux plaisirs sensuels, qu’être attaché par la toile de l’amour en étant incapable de s’en sortir, et errer sans fin dans les Six Voies de la Réincarnation. Comme indiqué dans le 4e volume du【Sutra Surangama 楞嚴經】, « Lorsque l’illusion et l’amour se combinent, le désir amoureux ne peut être détaché. C’est pourquoi tous les parents, enfants et petits-enfants du monde naissent et continuent de naître sans cesse… Vous adorez mon cœur et j’adore votre belle apparence ; en raison de ces causes conditionnelles, ces personnes sont toujours enchevêtrées depuis des centaines de milliers de kalpas. » En outre, dans le【Sutra de l’Eveil Parfait 圓覺經】, le Bouddha a déclaré : « Depuis des temps immémoriaux, tous les êtres sensibles sont soumis au cycle des réincarnations en raison de leurs divers formes d’amour attaché et de désir avide. Comme toutes les vies sont générées à partir du désir sexuel, il faut savoir que l’amour est la racine du Samsara (de la réincarnation) et qu’il peut perpétuer le cycle des naissances et des morts. Le désir naît de l'amour tandis que la vie naît du désir. Par conséquent, si les êtres sensibles souhaitent échapper à la naissance et à la mort, et se libérer du Samsara, ils doivent d’abord éliminer leur désir avide et renoncer à la soif d’amour. » Plusieurs patriarches ont également déclaré : « La luxure est la racine de la réincarnation parmi les Trois Domaines tandis que l’amour est la base de l’aller-retour dans les Six Destinées. » Ainsi, si un pratiquant est encore prisonnier du désir amoureux, il lui est difficile de se libérer de la naissance et de la mort. Comment peut-il être détaché et quand peut-il être détaché ?

Vous devez faire attention à semer des causes. Vous devez être prudent pour voir si les causes sont semées, ainsi que comprendre pourquoi vous semez des causes et si cela vaut la peine de semer des causes pour le sujet. Il est également possible que vous agissiez ainsi délibérément, pour des raisons inexprimables. Dans ce cas, vous devriez vous demander : “Est-ce que cela en vaut la peine ?”. »

   
4) Avez-vous déjà pensé à dissuader vos proches lorsqu'ils tuaient des êtres vivants ? Ont-ils écouté et accepté vos conseils ? Même si l'interception peut être inefficace, il suffit d'avoir fait de votre mieux pour les persuader. En fait, la condition critique de la capacité à persuader les proches de ne pas tuer à ce moment-là dépendait fortement de la profondeur du lien karmique entre le tueur et la victime. Si le mauvais karma entre eux est grave, et que l’une des parties a une forte subconscience de vengeance, la force de traction dans la roue du karma collectif fera que la situation meurtrière se produira naturellement, sans qu'il soit possible de l'éviter. Le pouvoir du karma est vraiment très effrayant !
   
5)

Les êtres sensibles se réincarnent dans le royaume des fantômes affamés parce qu'ils ont commis de mauvais actes dans leurs vies antérieures, et qu'ils étaient avares et cupides. En conséquence, ils doivent subir les souffrances karmiques de la faim et de la soif. Le Bouddha avait expliqué dans les sutras comment les êtres sensibles pouvaient devenir des fantômes affamés. Selon Le【Sutra du Bouddha parlant de la différence des rétributions karmiques à l’ainé SuKa 佛為首迦長者說業報差別經】, il est écrit : « Le Bouddha dit à l’ainé Suka : “Il y a dix péchés qui peuvent amener les êtres sensibles à recevoir le châtiment des fantômes affamés. Le premier est de commettre des péchés légers par le corps (身行輕惡業) ; le deuxième est de commettre des péchés légers par la parole (口行輕惡業) ; le troisième est de commettre des péchés légers par l’esprit (意行輕惡業) ; le quatrième est dû à une avidité excessive ; le cinquième est dû à une avidité maléfique ; le sixième est la jalousie ; le septième ce sont les vues erronées ; le huitième est l'attachement aux moyens de subsistance jusqu’à la mort ; le neuvième est de mourir de faim ; le dixième est de mourir de soif. Ces dix péchés entraînent le châtiment des fantômes affamés.” »

Selon leur apparence, les fantômes peuvent être classés en fantômes puissants et fantômes non puissants. Bien que certains fantômes puissent jouir de la récompense bénie des humains et des devas, la plupart d’entre eux ne sont que des fantômes affamés qui subissent des punitions karmiques, souffrant de la faim, de la soif et du manque de nourriture. Malheureusement, leur durée de vie sous forme de fantômes affamés est également très longue. Dans le 6e volume deFayuan Zhulin 法苑珠林》, il est écrit : « Le plus grand fantôme mesure un Yojana (une unité de mesure de distance utilisée dans l’Inde ancienne pendant la période védique et la longueur étant d'environ 20 km) tandis que le plus petit semblable à un petit enfant ne mesure que trois pouces. Quant à leur durée de vie, on dit qu’elle peut atteindre quatre-vingt-quatre mille ans (cet âge n’est pas calculé selon le calendrier humain), tandis que la durée la plus courte n’est pas déterminée. On dit aussi que cinq mille ans de monde humain équivalent à un jour et une nuit de fantômes affamés. Ainsi, la durée de vie d'un fantôme affamé est d'au moins un million cinq cent mille années sur Terre. »

Lorsque nous compatissons à la souffrance des êtres du royaume des fantômes, nous devrions d’autant plus pratiquer activement le Dana (don de bienfaisance) et semer largement le champ de mérites afin de cultiver de bonnes causes. De plus, nous devrions chérir le fait d’être réincarné en tant qu’humain libre et comblé ainsi que l'opportunité d'entendre et de pratiquer le Dharma. Lorsqu’on est un être humain, il faut éviter de commettre de mauvais actes pour préserver son corps humain afin de faciliter la pratique, d’entrer dans la voie bouddhiste et d’être libéré le plus tôt possible pour atteindre la Bodhi.

 
Note : La "Rétribution" est Samskaras. Si l’on fait du mal, la cause du mal est semée et plantée dans le coeur. Lorsque les quatre éléments constitutifs d'un corps humain, à savoir la terre, l'eau, le feu et le vent, se dispersent après la mort, l’âme tombera dans les Trois Royaumes Inférieurs – les royaumes des animaux, des fantômes affamés et des êtres en enfer. C’est cela la "rétribution du fruit". Si le mal est grave, on tombera en enfer ; mais maintenant, on est tombé d'abord dans le royaume des fantômes affamés, on parle alors de "rétribution de la fleur". Tout comme un arbre fruitier qui fleurit puis porte des fruits, lorsque la rétribution de la fleur des fantômes affamés prend fin, ces fantômes tomberont également en enfer. Par conséquent, c’est la chute en enfer qui est la rétribution du fruit.