La connaissance et la vue justes
après la correspondance de la pratique du rite de Jambhala
(Partie 2)
 

Un disciple demanda à Rinpoche : « Après avoir reçu la transmission du Jambhala, je pratique pieusement une fois par jour sans interruption. Cependant, j'ai déjà pratiqué plus de cent fois, il n’y a toujours pas de correspondance. J'augmente ainsi le nombre de pratiques jusqu’à cinq cents fois. Mais pourquoi n’ai-je pas de fortune jusqu’à présent ? »
Rinpoche répondit avec une métaphore humoristique : « Je sais que tu aimerais beaucoup avoir une fortune. Tout d’abord, tu dois dépenser un peu d’argent pour acheter un casque en acier et le porter au cas où. Dans le cas contraire, lorsque le Jambhala jettera une brique d’or du ciel au hasard, et si elle cogne ta tête par coïncidence, tu perdras probablement la vie ! »

Que veut dire Rinpoche en évoquant une telle métaphore ? Il aimerait vous dire de ne pas faire une demande extravagante que vous pouvez obtenir sans aucun "effort" ! Au moins, vous devez également fournir un peu d’effort, travailler un peu et gagner un peu d'argent pour acheter un casque en acier. Si vous n’allez pas travailler mais regardez seulement vers le ciel tous les jours en espérant que les Jambhalas vous octroieront des richesses, ou peut-être ne voulez-vous pas aller au travail jour et nuit mais attendez-vous avec impatience de gagner soudainement à la loterie pour que la gloire, la splendeur, la richesse et le rang social affluent en un instant. En raison du pouvoir du karma négatif dans les vies passées, on est dans la pauvreté et la détresse dans cette vie, ce qui entraîne à son tour le manque d’argent dans cette vie pour pratiquer le Dana (le don). Si l’on ne fait aucun Dana, même pas un petit peu, ou peut-être que l’on en a fait en pensant que c’est déjà grand et beaucoup. Aux yeux des Jambhalas, le Dana que vous avez fait est peut-être seulement très superficiel qu’il ne mérite pas d’être mentionné. En conséquence, prier du matin au soir les Jambhalas de vous accorder des richesses n’est qu’un espoir extravagant.

En restant chez soi tous les jours au lieu d'aller au travail, on pratique diligemment le rite du Jambhala et on chante les mantras du Jambhala toute la journée dans l'espoir que les Jambhalas puissent nous octroyer de grandes richesses. Dans ce cas, on n'a plus besoin de s'inquiéter de la nourriture, des vêtements, du logement et du transport (les besoins basiques de la vie) ni de la nécessité de faire désormais des travaux pénibles. En fait, c'est aussi l'espoir de nombreux pratiquants. Cependant, les pratiquants ont oublié de considérer le pouvoir de la vertu qu'ils ont réalisé dans leurs vies antérieures. Même si vous avez déjà fait de petits dons d'argent, fait des offrandes au Guru, aidé des centres bouddhistes et effectué de nombreuses œuvres caritatives liées au Bouddhisme dans cette vie, vous ne pouvez pas (nécessairement) recevoir le retour pour cause à effet immédiatement dans cette vie. Il est conseillé aux pratiquants de rester calme et d'y réfléchir profondément.

Pour les adeptes qui ne pratiquent pas pour faire des offrandes vers le haut aux Bouddhas et Bodhisattvas, ni des dons vers le bas aux êtres des six voies, ou pour accumuler les mérites et les vertus en faisant de bonnes actions, même lorsque les Jambhalas déplacent une brique d’or devant vous, la brique d’or deviendra une brique de terre (parce que votre karma vous a empêché de voir la brique d’or). Par conséquent, même si les Jambhalas sont prêts à vous aider, cela ne sert à rien ! C'est parce qu'il vous manque le champ de fortune pour accumuler les bénédictions. Le seul souci est que les pratiquants se plaignent auprès des Bouddhas et Bodhisattvas ainsi qu’auprès des Jambhalas de la non satisfaction de leurs souhaits. Ils soupçonnent alors que le rite du Jambhala est un jeu trompeur et que le Bouddhisme ésotérique ne mérite pas le renom. Ainsi, ils ont calomnié le Vajrayana ce qui, à son tour, a semé un karma très grave, entraînant la conséquence du "karma portant le karma". Cela les rend encore plus pauvres en plus de la pauvreté antérieure pour leur prochaine vie. C'est parce que vous avez offensé les Jambhalas (déités gardiennes du Vajrayana) !

"La connaissance et la vue justes" avant de pratiquer le rite du Jambhala
C’est la connaissance de base qu’il faut acquérir avant de pratiquer le rite et d’avoir la correspondance,

Premièrement : Initier l'esprit de la Bodhi est d'une importance primordiale. On pratique pour la justice et le bien de tous les êtres, c’est-à-dire pour les êtres qui ont l’esprit de rechercher une fortune (comme le pratiquant étant aussi l’un des êtres, il en bénéficie ainsi par la suite) et aussi pour aider à atteindre l'état de Bouddhéité dans l'avenir.
Deuxièmement : Afin d’atteindre la réalisation mentionnée, il faut d’abord accomplir le Paramita du Dana (la Perfection de la Générosité). Cela signifie qu’il faut posséder les bonnes actions et les bonnes intentions de Dana.
Troisièmement : Pour accomplir ce Paramita (le Paramita du Dana) afin de jouir de l’abondance et de l’augmentation, il faut pratiquer le rite du Jambhala jusqu’à ce que la réalisation du siddhi soit obtenue (c’est-à-dire l’acquisition de la richesse terrestre). Au cours du processus de la pratique du rite de Jambhala, non seulement on acquiert un élargissement de l'esprit et une expansion des vertus bénies, mais on transforme également la cupidité contaminée en une compassion pure.
 

Il faut posséder la cognition juste, le cœur-donnant juste et la motivation juste pour cultiver des bénédictions et faire de bons actes. Si nous voulons accumuler des mérites et des vertus, nous devons pratiquer considérablement toutes les vertus bénies et les bonnes actions de manière à pouvoir changer progressivement la qualité intrinsèque de notre nature inhérente de l'esprit en celle des Bouddhas et Bodhisattvas ainsi que des Jambhala Yidams. La correspondance ne peut avoir lieu qu'avec la coordination de telles pratiques régulières et de la cultivation du rite du Jambhala. On peut impulser une richesse terrestre abondante pour ne pas s'inquiéter du manque de quoi que ce soit. Si l’on ne fait pas ainsi, la pratique du rite de Jambhala peut simplement permettre de planter de bonnes racines et d'impulser une petite récompense bénie dans le futur.
Même s’il y a une petite récompense bénie de la richesse terrestre, cette petite récompense bénie de richesse et de biens peut cependant être à l’origine de nos mauvais actes et de notre dépravation. S'ajoutant à la cupidité, à l’ignorance, aux idées mauvaises, à la pensée erronée, au karma défavorable, aux habitudes, etc. de nos vies passées et de notre vie présente, tous ces comportements peuvent facilement nous entraîner vers un sombre abysse en nous éloignant de l’avenir heureux et brillant.

Il est préférable de cultiver la distribution de nourriture en même temps que la pratique du rite de Jambhala afin d’aider des êtres à travers un don de nourriture. Cela respecte le principe de "sauver soi-même, sauver les autres". Les manières de donner de la nourriture ne se limitent pas aux offrandes de fumée  (Puja Lhasan) ou à la Puja de feu dans le Bouddhisme ésotérique ; les rituels bouddhistes tels que "Meng Shan donnant de la nourriture" dans le Bouddhisme exotérique sont aussi acceptables. Hormis cela, on pratique le Dana et sponsorise des organismes de charité et de sauvetage "décents et corrects" dans le monde. En outre, quand on rencontre des personnes dont la capacité financière est relativement faible ou des mendiants, on peut également prendre l’initiative pour leur donner un Dana modéré.

L’exigence de détruire d’abord le mauvais karma est un préliminaire de la pratique du rite de Jambhala. Détruire tout karma négatif est une condition préalable à la perfection de la fortune. De plus, c’est le secret de la réussite de la pratique du Jambhala et c’est aussi la clé de la réussite pour les divers Bouddhas et Bodhisattvas d’accorder une fortune. Par conséquent, la pratique du rite du Jambhala dans le Vajrayana devrait également commencer par le cœur en renonçant au mal et en se dirigeant vers la vertu. On devrait confesser tout le mauvais karma qu'on a fait et édifier la vertu méritoire de la pratique du sukla-dharma (la doctrine correcte qui est racontée par le Bouddha). Si l’on s'efforce de nourrir son intégrité morale et de purifier sa conscience, on engendrera la Perfection de la Sagesse pour atteindre l’état de Bouddhéité. Quand le moment et les occasions seront opportuns, on deviendra naturellement riche sans en faire la demande !

"La connaissance et la vue justes" après la correspondance de la pratique du rite de Jambhala
On devrait réaliser une vaste gamme de philanthropies visant à aider fréquemment les êtres et à les sauver. Après avoir eu une fortune, il ne faut pas aspirer de manière égoïste au confort et au plaisir pour soi-même et profiter de la vie confortable et heureuse, par exemple, faire le tour du monde sur une grande échelle ou sur une petite échelle, voyager fréquemment pour le loisir dans le pays. Cela réduit le temps nécessaire pour réciter des mantras et l’on néglige le rite de Yidam (même si on le pratique toujours) ainsi que celui de Jambhala. On perdra alors son "cœur-donnant initial".

Une pièce de plaisanterie
Dès lors, chaque fois que des disciples ou des fidèles (y compris ceux d'autres écoles) viennent demander à Rinpoche pourquoi ils ne peuvent pas avoir de correspondance dans leur pratique du rite de Jambhala, Rinpoche leur accorde une question : « Avez-vous déjà acheté un casque en acier ? »
Les disciples ou les fidèles répondent : « C’est curieux ! »

 
Les textes de référence :
Notre site :
> Les Théories de l'Enseignement Bouddhiste
>> • L'Esprit d'Eveil (la Bodhicitta)
  • Bien connaître la motivation à apprendre le Bouddhisme
  • Les Six Perfections et la Myriade de Pratiques
   
> Forum de la Sagesse
>> • Entre la lumière et l'obscurité