Le bonheur d’un bonbon
 

Source : Internet

Il y avait un garçon d'environ cinq ans qui avait l'air un peu sale, soit parce que ses parents l’avaient habillé comme s'il était issu d'un milieu pauvre afin de lui éviter d'être kidnappé, soit parce qu'il s’était sali en jouant ; de toute façon, son apparence faisait pitié aux gens.

Il avait une boîte de bonbon dans sa main qu'il secouait constamment contre son oreille. A partir du son émis par la boîte, il était clair qu'il y avait au moins un bonbon à l'intérieur !

« Il ne te reste qu’un seul bonbon. Veux-tu que frère (remarque : "frère" se réfère ici à l'auteur lui-même. En chinois, dire "frère" est une façon polie de parler, cela peut montrer aussi son attitude amicale lorsque l'on parle à quelqu'un) t’achète une nouvelle boîte ? »

« Est-ce que tu aimes les bonbons ? Pourquoi est-ce que tu continues de secouer la boîte et ne manges pas ce bonbon ? »

Le petit garçon répondit : « Mon père a dit que l'argent qu'il gagnait était pour la nourriture des repas, que nous n’avons pas d'argent pour les bonbons. J’aurai toujours mon bonbon si je ne le mange pas, et je continue de secouer pour savoir que le bonbon est toujours à l'intérieur de la boîte. »

Je lui souris et allai dans une épicerie située de l'autre côté de la rue acheter le même paquet de bonbons pour le petit garçon, en supposant que c’était ce qu'il voulait. C’était le patron du père du petit garçon qui refusait d'accepter cet achat car il n’était pas si pauvre pour ne pas pouvoir même acheter une boîte de bonbons. Après un peu d'insistance, le patron me remercia. Je trouvais que cela valait la peine : quelle leçon pouvais-je en tirer ?

Nous ressentons souvent que quel que soit le nombre de vêtements que nous achetons, il en manque toujours un d'une façon ou d'une autre ; si nous possédons un appartement avec une chambre et une salle de séjour, peu de temps après, nous voudrons le changer pour une maison avec trois chambres et deux salles de séjour. Si nous avions un million de dollars, nous nous sentirions inférieurs à ceux qui ont dix millions de dollars. En fait, lorsque nous nous comparons aux autres, avons-nous déjà pensé à ceux qui sont moins chanceux que nous, à ceux qui sont moins dépensiers que nous ; ils sont ceux qui pensent peut-être que même faire un rêve est un luxe.

Regardons cela sous un autre angle : nous ne perdrons pas notre droit d'avoir du bonheur, même si nous ne vivons pas dans une vie luxueuse. Le bonheur est d'avoir un endroit pour loger ; le bonheur est d'avoir un repas le soir ; le bonheur est d'avoir une vieille voiture qui nous emmène partout. Par conséquent, le sentiment de bonheur ne nous a jamais abandonné, il dépend juste du fait que nous considérons ou non qu’il s’agit de bonheur.

Comme le petit garçon qui continuait de secouer sans cesse la boîte de bonbon à tel point qu’il ne pouvait pas m’entendre, c’était parce qu'il voulait avoir la certitude que son bonheur existait encore…

Ordinairement, il serait impossible pour moi d'être un tel philosophe en concluant vers une sorte de principe clé de la vie à partir de simples gestes d'un petit garçon. Cependant, comme il apparaît que je n’ai plus rien en ce moment, les gestes de ce petit garçon ont éveillé ma conscience : ne pas regarder ce que vous n'avez pas, mais regarder ce que vous avez déjà ; en outre, bien les apprécier et ne pas laisser vos biens subsistant diminuer graduellement.

Amis : le bonheur est vraiment très simple, même un bonbon est du bonheur !

Quand nous étions jeunes, une phrase d'une personne pouvait nous donner envie de l’embrasser avec gratitude et une phrase d'une autre pouvait faire en sorte que nous la haïssions pour le reste de notre vie. Ne sachant pas quelle phrase peut mener nos jugements à de telles extrêmes, car quels que soient les efforts que nous faisons pour analyser cela, il nous est difficile de saisir. Lorsque nous grandissons peu à peu, nos différentes valeurs ressemblent aux réverbères qui se trouvent sur les côtés de la route, puisque plus nous marchons, plus ils sont éloignés. Nous savons seulement comment adopter nos valeurs actuelles pour poursuivre ces ombres projetées sur la route. Mais au cours de cette poursuite, nous ne nous rendons pas compte que nous avons déjà abandonné notre idéal initial ; apprécions ce que nous possédons et ne laissons pas nos propres biens diminuer graduellement.