Les chiens ont un esprit spirituel
 

J'étais un chien errant. En octobre 1997, après que mon précédent propriétaire eut fini de se servir de moi (remarque : "se servir" signifie ici "profiter de"), je fus délaissé dans la rue. J’avais l’habitude d’avoir un grand appétit. Maintenant, non seulement je n'avais plus rien à manger, mais même si je me faisais écraser par une voiture, cela n'aurait rien d'étonnant !

Comme j’étais un gros chien, tous ceux qui me voyaient me fuyaient. De plus, je ne m’étais pas lavé depuis longtemps ; j’étais très sale, malodorant et maigre.

Je vagabondais sans but comme je savais que je ne pouvais plus rentrer chez moi. Par ailleurs, j'étais aussi malade. Je comptais sur le sixième sens, un don accordé par le ciel à nous, les chiens "Saint-Bernard", et je suis arrivé ici. J'ai monté les escaliers en courant d'un grand souffle et je suis arrivé dans un sanctuaire bouddhiste.

Merci à vous, Maître. Non seulement vous ne m'avez pas rejeté, vous m’avez autorisé à rester. Je vous ai sincèrement remercié de m'avoir donné un nouveau nom "Ah Ben", mon nom anglais était Ben.

« Je suis désolé ! »
Je vous ai fait dépenser beaucoup d'argent en frais de vétérinaire et de médicaments, j'ai dû subir une opération, mais ma maladie persistait encore et j'étais un fardeau pour tout le monde. La veille, j'ai trouvé un endroit pour mourir en paix. Je ne reviendrais plus car je ne voulais pas souiller le sanctuaire avec mon cadavre. Cependant, le "résident permanent" du sanctuaire a insisté pour me ramener. De plus, la personne "hautement estimée" du sanctuaire a dit : « Ce n'est pas un problème. » Alors, je suis allé mourir sur la terrasse à l'extérieur.

De manière inattendue, à peine deux mois après mon arrivée, j'ai perdu la bataille contre ma maladie et je mourus. Je n'avais même pas l’occasion de m’engager et d’aider à surveiller la porte du sanctuaire.

 
 
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Une autre histoire vraie
Source : Internet

Un jour, nous prenions un taxi pour emmener notre chien chez le vétérinaire. Le chien toussait fortement et attirait l'attention du chauffeur qui demanda : « Est-ce que votre chien a pris froid ? »
« Oui ! Il tousse sans arrêt depuis hier soir », lui dis-je.
Le chauffeur poussa soudainement un long soupir : « Oh ! Il tousse comme un être humain ! »

Dès que ce sujet fut abordé, le chauffeur me raconta sa douloureuse expérience avec son propre chien :
Il y a de nombreuses années, il avait un grand berger allemand. Ce chien était devenu trop gros et avait un énorme appétit. De plus, son aboiement était extrêmement fort ce qui dérangeait les gens. Un jour, le chauffeur sentit que le fardeau était devenu trop lourd et il ne voulait plus garder le berger allemand.

Il mit le berger allemand dans un grand sac et le conduisit à l’extérieur pour le laisser s’en aller. Afin de s'assurer que le berger allemand ne pouvait pas retrouver le chemin pour rentrer à la maison, il fit plus de cent kilomètres en voiture avant de laisser le chien en pleine montagne. Après avoir relâché le chien, il conduisit rapidement pour rentrer chez lui. Le berger allemand courait derrière son propriétaire durant plusieurs kilomètres, puis disparut de sa vue.

Une semaine passa. Un matin, au moment où le chauffeur de taxi partait travailler, il entendit une personne frapper très fortement la porte d’entrée. Quand il ouvrit la porte, c'était en fait le gros berger allemand qui était revenu. Le chien était maigre et semblait extrêmement désespéré. Il était évident que le berger allemand avait couru pendant très longtemps pour trouver le chemin de sa maison.

Bien que le chauffeur de taxi fût très choqué, il ne disait pas un seul mot. De nouveau, il sortit un sac et mit le berger allemand à l'intérieur, dans l’intention de le laisser encore une fois s’en aller. Cette fois-ci, il conduisait comme un fou, de l'autoroute de Bei Yi vers Yi Nan à Taïwan. Tout le long du trajet, il entendait le berger allemand pleurer doucement. Lorsqu'il arriva dans la zone montagneuse du Yi Nan et ouvrit le sac, il découvrit que c'était rempli de sang. Il pouvait voir le sang continuer de couler du coin du museau du berger allemand. Il ouvrit le museau du chien et découvrit que le berger allemand avait mordu sa propre langue en deux.

En fait, le berger allemand s'était mordu la langue pour se suicider.

Après que le chauffeur eut terminé de raconter cette histoire, un silence profond régna dans le taxi. Sur le rétroviseur, je voyais les yeux du chauffeur remplis de larmes. Au bout d'un moment, il dit : « A chaque fois que je vois le chien de quelqu’un d’autre, cela me rappelle toujours mon berger allemand qui s'était suicidé en mordant sa langue. Cet événement me fera souffrir toute ma vie. Je ne mérite pas d'être un humain ! Je ne suis même pas assez bon pour être un chien ! »

Lorsque j’écoutais l’histoire du chauffeur, l'image du berger allemand apparaissait devant mes yeux. Je voyais le berger allemand courir à vive allure dans les champs, dans les hautes montagnes, dans la ville et dans la campagne. Il avait parcouru plus de cent miles pour essayer de rentrer et de retrouver son maître. Je ne pouvais imaginer toute la douleur et la souffrance qu'il avait endurées, et toute la difficulté qu’il avait eue pour trouver le chemin du retour. Non seulement son maître n’ouvrait pas la porte pour le laisser rentrer, mais il ne lui disait aucun mot de réconfort, et voulait immédiatement de nouveau se débarrasser de lui. Quel choc terrible ce devait être pour un chien qui avait tant de détermination et de sentiment !

Au lieu d'être rejeté encore une fois par un propriétaire si glacial et si cruel, il valait mieux prendre en main sa propre vie et se libérer.

Le chauffeur disait que même s'il avait offert de grandes funérailles au chien et allait souvent mettre de l'encens et prier devant sa tombe, il avait du mal à effacer cette profonde culpabilité au fond de son cœur. C'est pourquoi, il avait fait vœu de raconter de manière répétée cette histoire aux autres propriétaires de chien pour les rappeler d’aimer leurs chiens domestiques, et avec l'espoir d’éliminer un peu son propre karma.

 
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J'étais aussi un chien "Saint-Bernard". J'étais arrivé par avion de l’Australie. J'étais exclusivement sélectionné par mon maître parmi divers chiens renommés, tels que le labrador, etc... en compétition. Par hasard, la date à laquelle il m'avait amené au sanctuaire était le dimanche 06/06/1999 (Fête du Bodhisattva Samantabhadra). J'étais vraiment béni !

Mon maître m'avait nommé "Benson". C'était également mon nom anglais. Vous pouviez tous m'appeler "Benson" dorénavant.

J'avais surveillé le sanctuaire depuis plus de six mois. Je n'avais pas compris pourquoi mon acte de naissance et ma carte d'identité n'étaient pas encore arrivés. Les personnes "hautement estimées" qui ne m'avaient jamais vu auparavant, ne savaient pas de quelle race j'étais. Récemment, mes longs poils avaient été coupés courts. Ne me confondez pas avec un berger allemand !

C'était là ; il était arrivé ! Lorsqu’ils faisaient circuler tous mon acte de naissance (indiquant le dimanche 31/01/1999) pour le lire, l'expression du "résident permanent" était la plus bizarre. Oh ! Lui (sa date de naissance était le 31/01/1966) et moi partagions la même date d'anniversaire. C'était super. Dorénavant, nous pouvions fêter notre anniversaire ensemble ! C'était pratique pour nous tous.

 
 
 
 

Note :
En réalité, notre Guru ne nous a jamais abandonné alors que c'est nous qui abandonnons notre Guru. Par ailleurs, nous avons tendance à utiliser différents moyens pour rejeter notre Guru vieillissant. Un exemple consiste à "prendre de longs congés". Dans nos esprits, nous avons toujours une pensée : « Notre Guru nous a-t-il oubliés ? » Notre Guru a aussi sa pensée : « Ne jamais abandonner les êtres ».

Post-scriptum :
Maître, je vous remercie pour vos bénédictions et souhaits !
J'avais déjà 12 ans et 6 mois. Il était temps de partir !!
En fait, j'ai été planifié par le ciel de quitter cette vie dans la première heure du 12 Août 2011 ; ce jour-là était par coïncidence la fête du Bodhisattva Mahasthamaprapta (c’est-à-dire la fête du Bodhisattva Vajrapani) !!!

Annexe : Certificat de naissance de Benson