L'horloge dans le petit aéroport de Kaohsiung montrait qu'il était cinq heures moins six. Un grand garçon descendit rapidement d'un taxi et marcha tout droit de l'entrée. Il leva son visage bien bronzé et regarda l'heure. Son cœur battait tellement vite que même lui-même, il avait peur car c’était hors de son contrôle. Dans six minutes, il devrait rencontrer une femme spéciale. Il ne l'avait jamais rencontrée auparavant, mais au cours des sept derniers mois, elle avait occupé la plus importante position. Il se tenait à l'endroit le plus proche où les passagers sortaient, en espérant qu'il pouvait la reconnaître en un regard.
Il se souvenait encore de la nuit où il se précipitait pour terminer son rapport au centre de recherche. Il était entouré par des feuilles d'ordinateur avec des tableaux, son cerveau était rempli de données chiffrées, et ses deux jambes étaient trop fatiguées même pour sortir prendre un bol de nouilles. Cependant, il était quand même assis devant l'ordinateur, en rédigeant un e-mail pour lui raconter son actuelle humeur agitée. Il reçut rapidement sa réponse : « J’espère que tu pourras docilement partir manger quelque chose, pour rester en bonne santé. Tu seras de bonne humeur après les examens, et tu pourras m’emmener regarder le coucher du soleil dans le sud. » Il continua d’écrire chaleureusement son rapport, sachant qu'il y avait une fille au loin, qui s’inquiétait du fait qu’il se couchait tard. Tout d'un coup, son humeur de frustration et d'ennui ne réapparaissait plus durant le reste de la nuit.
Aujourd'hui, ce jour était enfin arrivé, il était cinq heures moins quatre, et c’était réel qu'il allait l'emmener regarder le coucher du soleil ; il regarda autour avec inquiétude. Dans cet immense aéroport, les voyageurs marchaient partout à la hâte. Une jeune fille se dirigea vers lui, avec des cheveux longs et une paire de lunettes de soleil vertes placées sur sa poitrine. Il la regarda fixement, ce n’était pas le style convenu de lunettes, et elle était trop jeune. Elle était seulement âgée d’environ 18 ans. Mais Xiao Yue lui avait dit qu'elle était une femme très mature et très vieille. Et alors, "j’ai presque 30 ans". Il avait menti à Xiao Yue. En fait, il venait de passer son vingtième anniversaire.
Son esprit revint à nouveau vers ce soir-là. Sur le forum de discussion de la technologie du cloud, il vit un message « Diablotin, si tu ne continues pas à m’envoyer des messages par radio, grande soeur sera en colère » affiché avec une signature, étant celui qui a toujours voulu être supérieur, il cria. De façon inattendue, Xiao Yue répondit effectivement, et ce fut le début de 7 longs mois d’échange d'e-mails. Pendant cette période, l'échange d'e-mails continuait sans s’arrêter, il avait même spécialement souscrit un abonnement pour le plutôt ennuyeux Hinet (le principal opérateur de télécommunication de Taïwan). Le but était, après son arrivée à la maison, qu’il pouvait continuer de recevoir ses messages.
Parfois, l'ordinateur plantait et il était impossible de se connecter au réseau pendant longtemps, elle lui écrivait quand même des lettres. Il croyait donc qu’ils s’aimaient tous les deux. Même s’il lui demandait à plusieurs reprises sa photographie, elle refusait à chaque fois, et ce sentiment le rendait vraiment mal à l'aise. Mais elle expliquait : « Si tes sentiments envers moi sont authentiques, mon apparence ne devra pas être importante. Même si je suis très jolie, je pense que tu m’aimes uniquement à cause de mon apparence, bien sûr, je ne veux pas ce genre d'amour. Si j’ai l’apparence ordinaire (tu dois accepter que cela est le plus probable), j’aurai peur que tu m’écrives parce que tu t’ennuies avec ton ordinateur et que tu n’as pas d'autres choix. Ne demande pas ma photo, puisque je te rendrai visite lorsque je voyagerai dans le sud dans l'avenir. A ce moment-là, tu peux décider toi-même. Après notre rencontre, tu peux décider librement de continuer ou pas… »
Il restait encore une minute avant cinq heures, il alluma nerveusement une cigarette. A ce moment-là, son cœur était plus nerveux que Doom (remarque : Doom est un film d'action de science-fiction en 2005) face au dernier obstacle. Une jeune fille avec une paire de longues jambes effilées se dirigea vers lui ; ses longs cheveux fins attachés en queue de cheval reposaient derrière ses petites oreilles. Elle avait des yeux clairs et brillants, de beaux sourcils légèrement recourbés et une paire de lèvres douces et tendres, tous magnifiquement placés sur le visage bien équilibré de forme ovale. Elle portait un léger T-shirt blanc et ressemblait à la plus merveilleuse scène de printemps dans le monde. Il commença à marcher vers elle, oubliant totalement de noter qu'elle ne portait pas de lunettes de soleil. La jeune fille le vit. Avec les deux sourcils levés et le coin de sa bouche légèrement surélevé, elle fit une grimace, à la fois de taquinerie et de surprise.
« Allons-nous appeler un taxi ensemble ? Je vais au grand magasin Hanshin », dit-elle doucement.
Il ne pouvait plus se contrôler pour se rapprocher d’elle parce qu'il voyait Xiao Yue.
Elle apparut derrière la jeune fille, âgée d'au moins 30 à 40 ans. Elle était non seulement ronde, mais portait des vêtements froissés, avait des cheveux décoiffés, et se tenait sur une paire de chaussures démodées à talons hauts avec une paire de jambes épaisses. Elle n’avait pas du tout le look moderne, et ressemblait à une mère qui venait d'accoucher. Cependant, il y avait une paire de lunettes CK qui reposa sur son front. La jeune fille en T-shirt repartit rapidement. Il espérait qu'il pouvait se diviser en deux moitiés, d'une part il pouvait cajoler la jeune fille en T-shirt blanc ; mais il espérait aussi rencontrer Xiao Yue. L’esprit de cette dernière l’avait toujours accompagné, encouragé, et maintenant elle était devant ses yeux. Avec le visage blanc pâle, mais rond, à la fois tendre et vigilant, il s’en rendait compte maintenant, elle avait des yeux remplis de la lumière de compassion et de chaleur.
Sans hésitation, il tint le magazine PC Home fermement dans sa main pour qu'elle pût le reconnaître. Ce n’est peut-être pas l’amour, mais c’est plus précieux que l’amour, le genre d’amitié le plus rare ! Il apprécierait et se souviendrait fermement pour toujours. Il étendit sa poitrine pour saluer, montrant son magazine à la femme. Bien qu'il rassemblât son courage pour parler, au fond de lui-même, il était encore troublé par une amère déception.
« Puis-je demander... êtes-vous Xiao Yue ? Je suis tellement ravi de vous rencontrer, puis-je... vous emmener voir le coucher du soleil ? »
Le visage de la femme montra un sourire chaleureux. « Bel homme ! Je ne sais pas ce qui se passe vraiment », répondit-elle.
« La jeune fille portant le T-shirt, celle qui marchait juste devant moi, elle était assise à côté de moi dans l'avion. Elle m'a demandé de porter les lunettes de soleil sur ma tête. Elle a dit que si vous m'invitiez voir le coucher du soleil, je devrais alors vous dire qu’elle vous attendrait à la librairie Lever du soleil de l'aéroport. »
Post-scriptum :
N’est-ce pas une très bonne fin ? Peut-être que la sincérité est l'origine de tout. Cette histoire m’a été transmise par un ami. Je ne sais pas qui est l'auteur original, mais c’est une très belle histoire courte, que j'espère vous (homme ou femme) aimez aussi. J’aime beaucoup les pensées du personnage masculin principal ! Ce n’est peut-être pas l’Amour, mais c’est plus précieux que l’amour, le genre d’amitié le plus rare ! Il apprécierait et se souviendrait fermement pour toujours !
Je pense aussi qu'aimer une personne doit être simple et naturel ! Ne pas changer en fonction de son apparence, de la renommée et du statut ! "La déclaration d'amour" par Qi-qin mentionne : je crois en les yeux d'un bébé, je ne crois pas dans le cœur qui peut tromper ; je crois en les relations authentiques qui se manifestent dans les moments d'adversité, je ne crois pas en la tendresse éternelle !
Post-scriptum supplémentaire :
Notre Rinpoche est né avec un beau visage, avec une grande taille, et avec un style de conversation intellectuel et doux… Lorsque Rinpoche était jeune, beaucoup de personnes étaient venues lui implorer le Dharma bouddhiste, beaucoup d’entre elles étaient surtout de jeunes hommes et femmes. Un jour, des disciples du cercle intérieur entendirent Rinpoche dire en plaisantant : « Est-ce qu’ils viennent véritablement ici pour apprendre le Dharma bouddhiste auprès de moi ? Ou sont-ils ici juste pour bavarder avec moi ? Je vais les mettre à l'épreuve !! »
Un jour, Rinpoche dit deux phrases d'une manière familière sans aucune raison particulière. Après avoir entendu cela, quelques jeunes hommes et femmes qui étaient présents à l'époque, ne s’étaient plus jamais montrés depuis lors et jusqu'à présent en 2010.
Il y eut une autre fois, Rinpoche laissa pousser une barbe sur tout son visage, ceux qui ne l'avaient jamais rencontré auparavant, l’auraient considéré comme un Européen ! A l'époque, après avoir vu cela, certains disciples dirent : « C’est si horrible et pas agréable à voir du tout ! »
Oh ! Ils ont oublié que Rinpoche n’est pas une personne ordinaire, mais un Rinpoche hautement éveillé. Laisser pousser une barbe est une propre affaire personnelle de Rinpoche, et ils veulent aussi s’y interférer !! Rinpoche gardait un visage barbu durant la moitié d’une année. Oh, quelques hommes et femmes de plus s’étaient enfuis. Rinpoche avait utilisé beaucoup de méthodes différentes pour tester les disciples qui semblaient venir apprendre le Dharma, elles étaient révélées vraiment exactes à 100%. Après plus de trente ans, il reste maintenant encore beaucoup de gens ici, ce sont les disciples qui ont traversé énormément d’épreuves et ont suivi un entraînement sérieux !!!
Ce n’est peut-être pas l’amour, mais c’est plus précieux que l’amour, une relation encore plus rare entre le Guru et le disciple ! Rinpoche appréciera et se souviendra fermement pour toujours !!
Rinpoche a dit : « Je vais suivre les conseils de mon Maître ! Ne pas traiter le Dharma bouddhiste comme rendre une faveur !! L’essentiel de l’esprit du dharma tantrique est extrêmement précieux, rare et difficile à trouver, et ne peut être transmis qu’aux véritables pratiquants du Vajrayana !!! » |