Les 32 signes majeurs et les 80 caractéristiques mineures excellentes du corps d’un Bouddha

 

Le corps physique (corps d’émanation) d’un Bouddha est incomparablement solennel et il possède les trente-deux signes majeurs et les quatre-vingts caractéristiques excellentes (mineures et dissimulées) :

  • Les trente-deux signes du Grand Homme sont appelés brièvement les trente-deux signes majeurs. Posséder ces trente-deux signes majeurs n’est pas limité à un Bouddha. S’il demeure dans la vie laïque, il est un roi Chakravartin (qui est le premier homme à avoir cette apparence fortunée et vertueuse dans le monde humain) ; et s’il entre dans la vie monastique, il devient un Bouddha. Ils possèdent tous les deux ces trente-deux signes merveilleux et subtils. Pouvoir accomplir cent vertus permettrait d’acquérir un signe merveilleux.

  • Parmi les apparences et les marques merveilleuses détenues par le corps d’un Bouddha et Bodhisattva, il y a trente-deux sortes qui sont apparentes et faciles à voir, appelées les trente-deux "signes majeurs" ; et il y a quatre-vingts sortes qui sont mineures, dissimulées et difficiles à voir, dénommées les quatre-vingts "caractéristiques excellentes". Les trente-deux signes et les quatre-vingts caractéristiques excellentes sont appelés globalement les "signes excellents", et chaque signe excellent correspond à cent bonnes fortunes solennelles.

  • Bien que les trente-deux signes ne se limitent pas à un Bouddha, les quatre-vingts caractéristiques excellentes ne peuvent être détenues que par les Bouddhas et Bodhisattvas ; le corps d’un Bouddha possède ainsi nécessairement à la fois les trente-deux signes et les quatre-vingts caractéristiques excellentes. Dans les Sutras, il est souvent dit : « Le corps a des signes illimités, et les signes ont des bontés illimitées », c’est pour cela que le Bouddha possède en fait des signes illimités et des bontés illimitées, et l’on n’emploie que les trente-deux signes et les quatre-vingts caractéristiques excellentes pour décrire les Bouddhas.

  • Les trente-deux signes majeurs étaient les phénomènes physiologiques particuliers auxquels on faisait attention dans les temps anciens en Inde. Pour les trente-deux signes majeurs du Bouddha Sakyamuni (et aussi les quatre-vingts caractéristiques excellentes en parallèle, tout ce qui est évoqué concerne les phénomènes physiologiques particuliers ; il y a des différences entre les deux types, mais il y a aussi des répétitions), on peut les voir un peu partout dans de nombreuses traductions des écritures bouddhistes ; ces signes sont identiques pour le fond dans les différentes traductions, mais il existe aussi des variations entre elles, par exemple : des différences dans les appellations, des différences au niveau de l’ordre, des différences dans les détails, etc.

    Dans le passé, les chercheurs et les biologistes de nombreux pays avaient déjà porté attention aux trente-deux signes majeurs, comme les chercheurs allemands F.W.K. Muller, W. Schulze, E. Sieg, W. Siegling, E. Leumann, Reichelt et F. Weller, les chercheurs français S. Levi, Benveniste et Senart, le chercheur belge W. Couvreur, etc.

    Le corps d’un Bouddha possède les trente-deux signes majeurs ; tant que l’on voit ces signes, alors il s’agit certainement d’un Bouddha sans aucun doute. Ceci a été évoqué dans la traduction chinoise du Sutra du Sage et de l’Ignorant (賢愚經), Fasc.50.

    L'ordre et le contenu des trente-deux signes majeurs enregistrés dans les différentes traductions ne sont pas complètement identiques. Les trente-deux signes majeurs proviennent à l'origine de la foi et de la description littéraire ; en rajoutant les divergences de différentes écoles, il n’est pas possible d'exiger que les différentes traductions soient unanimes, mais elles suivent quand même une certaine régularité au sein des divergences. Dans l’ensemble, ces signes peuvent globalement être divisés en deux groupes : l’un commence à partir du pied jusqu’à l’ushnisha (renflement au sommet de la tête) ou jusqu’aux sourcils, et l’autre commence à partir de l’ushnisha jusqu’au pied.

  • Lorsque Bouddha Sakyamuni donnait des discours du Dharma dans les cieux, les signes qu’Il manifestait n’étaient pas limités aux seuls trente-deux signes majeurs et aux quatre-vingts caractéristiques excellentes car Il montrait une apparence bouddhique en fonction des êtres célestes dans les cieux. Le Bouddha peut aussi utiliser des pouvoirs magiques pour se transformer en corps d’émanation des six états d’existence selon les différentes voies des êtres afin de tous les délivrer. Par conséquent, lorsqu’Il donnait des discours du Dharma dans les cieux, Il se transformait en corps d’un être céleste ; lorsqu’Il donnait des discours dans le monde des humains, Il se transformait en corps humain. A partir de cela, on peut savoir que le corps humain émanant du Bouddha dans le monde des humains fait apparaître les trente-deux signes majeurs et les quatre-vingts caractéristiques excellentes.

Les trente-deux signes majeurs

(1) Le signe de la plante des pieds plate et stable
Il est aussi appelé le signe de la plante de deux pieds plate et pleine, ce qui signifie que la plante des pieds est plate et douce, et que les pieds sont fermement ancrés au sol. Ce signe merveilleux a été acquis par le Bouddha lorsqu’Il suivait la voie de Bodhisattva sur le terrain des causes et qu’Il pratiquait les Six Paramitas ; ce signe peut guider les êtres dans la pratique du Dharma et faire obtenir des mérites liés aux bénéfices illimités du Dharma.

(2) Le signe des deux roues sous la plante des pieds
Il est aussi appelé le signe de la roue à mille rayons. Cela signifie que, sur le centre de la plante des pieds, apparaît le signe d’une roue à mille rayons. En évoquant les "pieds", on désigne en fait également les "mains", d’où l’appellation de ce signe comme celui "des pieds et des mains marqués de roues" ou celui "des paumes des mains marquées de roues". Ce signe merveilleux provient du fait que dans les vies passées, on se déplaçait et faisait tous types d’offrandes et de dons pour les parents, les maîtres, les bons amis et aussi pour tous les êtres. Ce signe symbolise la roue du Dharma que tourne le Bouddha, et le fait que cela apparaît sous la plante des pieds correspond aux déplacements dans de nombreux lieux pour la roue tournante du Dharma ; lors du discours de l'enseignement du Dharma, le signe se manifeste dans la paume de la main pour devenir le mudra de la mise en marche de la roue du Dharma. Ce signe peut anéantir des ennemis et des démons maléfiques, ce qui représente le mérite de l’élimination de l'ignorance.

(3) Le signe des doigts longs
Cela signifie que les doigts des deux mains et les orteils des deux pieds sont longs, fins et droits. Ce signe merveilleux provient du respect et de la vénération pour tous les maîtres, et de l’élimination de l’arrogance ; et il représente la longévité de la vie de sagesse et le mérite de faire prendre joyeusement refuge les êtres.

(4) Le signe des talons larges et plats
Cela signifie que les talons sont protubérants, larges et plats. Ce signe provient de l’observance des préceptes, de l’écoute du Dharma et de la diligence dans la pratique ; et il représente le mérite de faire le bien et de délivrer tous les êtres dans le futur.

(5) Le signe des doigts et des orteils reliés par une membrane
Cela signifie que les doigts et les orteils sont reliés entre eux par une membrane, comme les pattes d’une oie ; elle apparaît quand l’oie ouvre ses pattes, et disparaît quand elle ne les ouvre pas. Ce signe provient de la pratique des quatre méthodes de pacification, de la pacification des êtres. Il permet d’apparaître et de disparaître librement sans aucune contrainte, ce qui représente le mérite de l’éloignement des tourments et des karmas négatifs, de l’acquisition de la liberté et de la délivrance, et de l’atteinte de la rive de la Bodhi.

(6) Le signe des mains et des pieds doux
Ce signe provient de l’offrande de nourriture savoureuse, de vêtements et d’équipements aux maîtres, ou du fait que lorsque les parents ou les maîtres sont malades, on prend soin d’eux personnellement en les lavant par exemple ; et il représente le mérite de sauver, de protéger et de pacifier les êtres proches ou non proches, avec les mains compatissantes et douces du Bouddha.

(7) Le signe du dessus du pied saillant
Cela signifie que le dessus du pied est renflé, épais et plein. Ce signe a été acquis par le Bouddha qui avait cultivé le bonheur et avait pratiqué avec diligence sur le terrain des causes ; et il représente le mérite interne suprême de faire le bien aux êtres avec la grande compassion et l’enseignement vertueux en permanence.

(8) Le signe des mollets bien courbés comme ceux d’un cerf royal
Cela signifie que le fémur (l’os de la cuisse) ressemble à celui d’un cerf royal qui est rond et fort. Ce signe est acquis grâce à l’écoute attentive du Dharma et à sa prêche dans le passé ; et il représente le mérite de l’élimination de tous les karmas négatifs.

(9) Le signe des mains atteignant les genoux en étant debout
Cela signifie qu’en étant droit debout, les deux mains peuvent dépasser les genoux. Ce signe provient du fait que l’on s’éloigne de l’orgueil, que l’on aime faire des dons, que l’on ne s’attache pas à la gloire ni à la richesse, que l’on fait des dons sans forme ; et il représente le mérite lié à la maîtrise de l’avidité, de la colère, de l’ignorance, de tous les démons, et à l’octroi de la bénédiction compatissante aux êtres en posant la main sur leur tête.

(10) Le signe de l’organe intime du cheval caché
Cela signifie que l’organe de l’homme est dissimulé à l’intérieur, comme le cheval (ou l’éléphant). Ce signe provient du fait que l’on a rompu toute activité sexuelle, sauvant et protégeant les êtres effrayés ; et il représente le mérite de la longévité et celui d’avoir beaucoup de disciples.

(11) Le signe du corps à égalité entre la largeur et la hauteur
Il est aussi appelé le signe du corps à égalité entre la largeur et la hauteur comme un arbre nigrodha, ce qui signifie que pour le corps du Bouddha, que ce soit la largeur (avec les deux mains soulevées horizontalement) avec la hauteur, ou la gauche avec la droite, ou le haut avec le bas, ceux-ci sont tous égaux et homogènes, et tout ce qui est autour du corps est rond et plein, comme un arbre nigrodha. Ce signe provient du fait que l’on conseille souvent les êtres de pratiquer la méditation et que l’on fait des dons d’intrépidité ; et il représente le mérite de la grandeur et de la liberté du vénérable suprême.

(12) Le signe des poils dressés vers le haut
Il est aussi appelé le signe des poils du corps courbés vers la droite, ce qui signifie que les cheveux et poils du Bouddha sont, de la tête jusqu’aux pieds, tous courbés vers la droite, doux et de couleur bleue. Ce signe provient du fait que l’on a effectué tous types d’actes vertueux, et il permet aux êtres, qui le voient d’avoir de la joie et de prendre refuge dans les Trois Joyaux, et d’acquérir ainsi des mérites illimités.

(13) Le signe d’un seul poil par pore
Cela signifie que de chaque pore de la peau, il y pousse un poil, de couleur bleue et chaque pore dégage un parfum subtil. Ce signe provient du fait que l’on a respecté tous les êtres et pris soin d’eux, que l’on a enseigné aux gens de manière infatigable, que l’on a côtoyé les sages, et que l’on a balayé les chemins épineux ; et il représente le mérite de la capacité de rompre toutes les mauvaises habitudes, de pratiquer tous les actes vertueux, d’éliminer les karmas négatifs de vingt kalpas, et d’obtenir la délivrance et la liberté.

(14) Le signe du corps de couleur dorée
Cela signifie que le corps, les mains et les pieds du Bouddha sont véritablement de couleur dorée, comme un autel doré rempli de trésors solennels. Ce signe provient de la pratique continue des actes vertueux de manière joyeuse, de l’éloignement de la colère, du fait de veiller sur les êtres avec des yeux compatissants ; et il permet aux êtres qui voient ce signe vertueux de se détacher du désir, d’éliminer les péchés et de générer de la vertu.

(15) Le signe de la grande aura
Il est aussi appelé le signe de l’aura de dix pieds autour du corps, ce qui signifie que la lumière émise par le corps du Bouddha éclaire librement les trois mille mondes, et qu’elle atteint une distance de dix pieds dans chacun des quatre côtés. Ce signe est acquis grâce à l’aspiration à la grande Bodhicitta et à la pratique illimitée des actes et des voeux. Il permet d’éliminer les tourments et les obstacles ; et il représente le mérite de tous les voeux pouvant être réalisés.

(16) Le signe de la peau douce
Il est aussi appelé le signe de la peau fine et purifiée de toute tache, ce qui signifie que la peau est délicate et lisse, sans être tachée par toute la poussière et la saleté. Ce signe provient du fait que l’on a offert aux êtres des vêtements et des équipements propres, des gîtes et des habitations, que l’on s’est éloigné d’hommes malveillants, et que l’on a côtoyé des sages. Il représente le mérite lié à l’esprit d’égalité du Bouddha qui délivre les êtres avec la grande compassion.

(17) Le signe des sept traits puissants sur le corps
Cela signifie que les sept parties du corps que sont les deux mains, les deux pieds, les deux épaules et la nuque sont arrondies, légèrement surélevées et douces. Ce signe provient du fait que l’on a cédé aux êtres des objets aimés ; et il représente le mérite d’être bénéfique à tous les êtres afin qu’ils puissent éliminer les péchés et générer de la vertu.

(18) Le signe des deux aisselles bien remplies
Il est aussi appelé le signe des épaules rondes. Cela signifie que la zone entre la clavicule et les épaules du Bouddha est arrondie, charnue et pleine, sans aucune cavité. Ce signe merveilleux provient du fait que le Bouddha a donné des médicaments et de la nourriture aux êtres, et qu’Il pouvait aussi se soigner Lui-même ; et il représente le mérite de pouvoir combler les êtres dans le souhait d’écouter et d’apprendre le Dharma du Bouddha.

(19) Le signe du torse comme celui d'un lion
Cela signifie que le torse du Bouddha est large comme celui d’un lion, avec une apparence élégante, que ce soit en étant debout, assis, allongé ou en train de marcher. Ce signe provient du fait que durant des vies passées illimitées, le Bouddha n’a jamais tenu de propos qui ont semé la discorde, qu’il a enseigné le Dharma vertueux aux gens, qu’il a pratiqué la bienfaisance et qu’il s’est éloigné de l’arrogance ; ce signe représente le mérite de l’apparence élégante et de la complète compassion.

(20) Le signe du corps grand et droit
Cela signifie que parmi les êtres humains, le corps du Bouddha est le plus grand et le plus droit. Ce signe provient du fait que l’on a offert des médicaments et soigné des malades, que l’on a observé les préceptes de ne pas tuer et de ne pas voler, et que l’on s’est éloigné de l’orgueil ; et il permet aux êtres qui voient ou entendent ce signe de ne plus subir la souffrance, d’acquérir la pensée juste, et de pratiquer les dix actes vertueux.

(21) Le signe des épaules larges et rondes
C’est un signe merveilleux et subtil qui signifie que les deux épaules sont bien pleines et arrondies. Ce signe provient de l’élaboration des statues, de l’édification des pagodes et de la pratique des dons d’intrépidité ; et il représente le mérite illimité de l’élimination des tourments et de la suppression des karmas.

(22) Le signe des quarante dents
Cela signifie que le Bouddha a quarante dents, toutes alignées, plates et pleines comme la neige blanche. Ce signe provient du fait de s’être éloigné des propos semant la discorde, des propos blessants, de la colère, et d’avoir pratiqué l’équanimité et la compassion. Ce signe merveilleux représente le fait que la bouche libère souvent un parfum pur et subtil, et il permet aux êtres d’arrêter leur karma négatif lié aux paroles blessantes, d’éliminer les péchés illimités et de jouir de la joie infinie du Dharma.

(23) Le signe des dents bien alignées
Il est aussi appelé le signe des dents étroitement alignées et droites, sans espace entre elles ; cela signifie que toutes les dents ne sont ni trop épaisses ni trop petites, et qu’elles sont étroitement liées sans aucun intervalle entre elles. Ce signe provient du fait que l’on a enseigné et délivré les êtres avec les dix actes vertueux, et que l’on a souvent fait l’éloge des mérites d’autrui ; et il représente le mérite de pouvoir acquérir de la pureté, de l’harmonie et une famille unie.

(24) Le signe des dents blanches
Il est aussi appelé le signe des quatre dents blanches et pures ou le signe des dents blanches comme la neige ; cela signifie que, hormis les quarante dents, les quatre canines sont de couleur particulièrement blanche et brillante, et qu’elles sont tranchantes et solides comme le diamant. Ce signe provient de la pensée permanente pour les actes vertueux et de la grande pratique de la compassion. Ce signe merveilleux permet de supprimer, avec la grande sagesse, les trois poisons : l’avidité, la colère et l’ignorance.

(25) Le signe des joues comme celles d'un lion
Cela signifie que les deux joues sont rondes et pleines comme celles d’un lion. Ce signe provient du fait qu’en voyant une personne vertueuse, on a sincèrement dit des louanges et exalté ses qualités, et que l’on apprécie faire des dons ; et ce signe représente le fait de pouvoir éliminer les péchés de cent kalpas de vie et de mort, et de voir tous les Bouddhas de manière claire.

(26) Le signe de la bonne saveur parmi les goûts
Il est aussi appelé le signe de la salive qui rehausse le goût des aliments, rendant délicieuse toute nourriture, ce qui signifie que la bouche du Bouddha obtient toujours la meilleure saveur parmi tous les goûts. Ce signe provient du fait que l’on a considéré les êtres comme ses propres enfants en ayant pitié d’eux, et que l’on a pratiqué tous les dharmas vertueux pour transférer les mérites vers la Bodhi ; ce signe représente le mérite lié au Dharma merveilleux du Bouddha pouvant satisfaire les voeux des êtres.

(27) Le signe de la langue longue et large
Cela signifie que la langue est large, longue, fine et souple, et qu’elle peut couvrir le visage et toucher les cheveux en étant tendue. Ce signe provient de l’aspiration des voeux grandioses, avec la pratique compatissante pour transférer des mérites vers le Dharmadhatu (dimension de la réalité absolue) ; et il permet de détruire les péchés liés à la vie et à la mort durant dix milliards quatre-vingt-quatre mille kalpas, et de rencontrer huit milliards de Bouddhas et Bodhisattvas, en recevant leur prédiction de l’atteinte de la bouddhéité dans le futur.

(28) Le signe de la voix d’un Brahma
Il est aussi appelé le signe de la voix comme celle d’un roi Brahma, ce qui signifie que la voix pure du Bouddha est profonde et retentissante, comme le son du tambour céleste ainsi que la voix de Kalavinka (une créature du Bouddhisme : un oiseau avec une tête humaine). Ce signe provient du fait de dire des paroles réelles, des belles paroles, et d’arrêter de dire tous types de mots malveillants. Celui qui entend cette voix peut générer de la vertu dans son coeur en fonction de son niveau et de sa racine ; et peu importe son niveau, il peut aussi éliminer les tourments et faire disparaître les doutes.

(29) Le signe des yeux bleus
Cela signifie que les yeux du Bouddha sont de couleur bleue comme une fleur de lotus bleue. Ce signe provient du fait que l’on a fait, durant des vies, des dons aux êtres avec le coeur et les yeux compatissants ainsi qu’avec de la joie ; et il représente la pureté et la clarté des yeux, étant capable de voir constamment tous les Bouddhas dans le futur et de toujours entendre le Dharma merveilleux et subtil.

(30) Le signe des cils comme ceux d'un taureau
Cela signifie que les cils sont ordonnés et ne sont pas en désordre. Ce signe provient du fait que l’on a considéré tous les êtres comme ses propres parents, et que l’on a pris soin d’eux avec pitié et avec l’esprit d’égalité ; et il représente les yeux de la sagesse continuellement ouverts, sans générer de la haine.

(31) Le signe d’une protubérance au sommet de la tête
Il est aussi appelé le signe de l’ushnisha, ce qui signifie qu’au sommet de la tête se trouve une protubérance en couronne de chair, comme un chignon. Ce signe provient du fait que l’on a enseigné l’observance des dix actes vertueux aux gens, et que l’on les a aussi observés soi-même ; et ce signe représente la sagesse, la complétude du bonheur et du mérite.

(32) Le signe d’une boucle de cheveux blancs entre les sourcils
Il est aussi appelé le signe de l’urna entre les sourcils. Cela signifie qu’entre les deux sourcils, il y a des cheveux blancs qui sont doux comme du coton, longs de 15 pieds, et enroulés de manière très serrée vers la droite ; comme cette boucle de cheveux blancs émet constamment de la lumière, on la dénomme ainsi la lumière de l’urna ou la lumière entre les sourcils. Ce signe merveilleux provient du fait que l’on a donné des louanges aux êtres en les voyant pratiquer les trois disciplines : les préceptes, la méditation et la sagesse. Ce signe représente la clarté et la pureté de l’esprit et permet de voir d’innombrables Bouddhas et des domaines lumineux, merveilleux et subtils.

Les quatre-vingts caractéristiques mineures excellentes

Il y a plusieurs versions dans l’ordre et les appellations des quatre-vingts caractéristiques mineures excellentes. Selon le Sutra Maha-prajnaparamita, volume 381, les quatre-vingts caractéristiques mineures excellentes sont les suivantes :

   
(1) Les ongles sont pointus, fins et lisses.
(2) Les doigts et les orteils sont arrondis, fins, longs et doux.
(3) Les mains ainsi que les pieds sont de longueur égale ; il n’y a pas d’espace entre les doigts ou les orteils serrés.
(4) Les mains et les pieds sont brillants et ont une teinte rosée.
(5) Les veines et les os ne sont pas visibles.
(6) Les deux chevilles ne sont pas protubérantes.
(7) L’allure est droite, imposante et solennelle comme celle d’un roi-dragon et d’un roi-éléphant.
(8) L’allure est majestueuse comme celle d’un roi-lion.
(9) L’allure est stable comme celle d’un taureau royal.
(10) L’allure est élégante comme celle d’un cygne royal.
(11) Le corps s’oriente toujours vers la droite en se retournant comme un roi-dragon et un roi-éléphant.
(12) La jointure des membres est uniformément arrondie.
(13) La jointure des os ressemble à celle d’un plateau de dragon.
(14) Les genoux sont parfaitement arrondis.
(15) Les lignes des endroits dissimulés sont belles et pures.
(16) Les membres sont lisses et propres.
(17) Le corps est solennel et intrépide.
(18) Les membres sont forts.
(19) Le corps est en bonne santé et parfait.
(20) Le signe du corps est comme celui d’un un roi céleste ; tout est solennel, lumineux et pur autour du corps.
(21) De son corps émane une auréole de lumière s'étendant autour de lui.
(22) La forme du ventre est carrée et solennelle.
(23) Le nombril est orienté vers la droite.
(24) L’épaisseur du nombril n’est ni concave ni convexe.
(25) La peau est belle (sans grain de beauté).
(26) La paume des mains est douce et la plante des pieds est plate.
(27) Les lignes de la paume des mains sont profondes, longues, claires et droites.
(28) La couleur des lèvres est d’un rouge éclatant.
(29) Le visage n'est ni long ni court, ni grand ni petit, et il est bien proportionné et solennel.
(30) La langue est souple, fine, large et longue.
(31) La voix est portante et claire.
(32) La voix est belle et merveilleuse comme l’écho du fond de la vallée.
(33) Le nez est haut et proéminent ; les narines ne sont pas visibles.
(34) Les dents sont toutes blanches.
(35) Les dents sont arrondies, blanches, éclatantes et aiguisées.
(36) Les parties bleue et blanche des yeux sont bien distinctes.
(37) Les yeux sont grands.
(38) Les cils sont ordonnés et denses.
(39) Les sourcils sont longs et doux.
(40) Les sourcils sont de couleur bleue.
(41) Les sourcils sont arqués.
(42) Les oreilles sont épaisses, larges et longues.
(43) Les deux oreilles sont d'égale grandeur.
(44) L’apparence génère du respect et de l’amour à celui qui la voit.
(45) L’apparence est équilibrée et droite.
(46) Le corps est imposant et solennel.
(47) Les cheveux sont longs, bleus, denses et pas blancs.
(48) Les cheveux sont parfumés, fins et doux.
(49) Les cheveux sont bien disposés et ne sont pas emmêlés.
(50) Les cheveux ne se cassent pas et ne tombent pas.
(51) Les cheveux sont éclatants, lisses et merveilleux sans aucune poussière ni saleté.
(52) Le corps est solide et fort.
(53) Le corps est grand et droit.
(54) Les orifices sont propres et beaux.
(55) La force du corps est exceptionnelle sans égale.
(56) La caractéristique du corps que tout le monde aime regarder.
(57) Le visage ressemble à la pleine lune en automne.
(58) L’apparence du visage exprime l’aisance.
(59) L’apparence du visage est éclatante, sans sourcils froncés.
(60) La peau du corps est propre, sans tâches et constamment sans odeurs.
(61) Tous les pores dégagent un parfum merveilleux.
(62) Du visage se dégage souvent un parfum exceptionnel.
(63) L’apparence est belle et parfaite.
(64) Les poils du corps sont bleus, lumineux et purs.
(65) La voix du Dharma peut être entendue en fonction de chacun.
(66) Le signe du sommet de la tête ne peut pas être vu.
(67) Les membranes des doigts et des orteils sont distincts.
(68) Les pieds ne touchent pas le sol en marchant.
(69) Pouvoir se protéger sans le soutien d’autrui.
(70) La puissance et la vertu pacifient tout.
(71) La voix n’est ni timide ni arrogante, générant une signification selon les êtres.
(72) Avoir la joie de prêcher le Dharma selon les êtres.
(73) Prêcher le Dharma avec une seule voix pour délivrer les êtres en fonction de chacun.
(74) Prêcher le Dharma selon des étapes et des causes interdépendantes.
(75) Observer les êtres, louer le bien et détruire le mal, sans amour ni haine.
(76) Observer avant d’agir, en ayant de la norme.
(77) Les êtres ne peuvent pas voir la totalité des signes excellents.
(78) Le crâne est solide et parfait.
(79) Le visage est toujours jeune et ne vieillit pas.
(80) Les mains, les pieds et la poitrine ont la marque de la roue de bon augure (c’est-à-dire le svastika 卍 ).
 

Note :

Pour les trente-deux signes majeurs et les quatre-vingts caractéristiques mineures excellentes listés ci-dessus, chaque "signe excellent" a été acquis par le Bouddha après avoir accompli dans les vies passées un type de mérite pour les bienfaits des êtres ; et chaque comportement pour les bienfaits des êtres doit être justement étudié et pratiqué par chaque disciple bouddhiste.

Pour les prosternations, les louanges, les offrandes à tous les Bouddhas et Bodhisattvas effectués par les disciples bouddhistes dans la vie quotidienne, tout cela a pour but de nous permettre de bien garder dans l’esprit la grande compassion des Bouddhas et Bodhisattvas ainsi que leur comportement de tous types de bienfaits pour les êtres. Cela exprime non seulement le respect pour tous les "signes excellents" du corps d’un Bouddha qui représentent chaque mérite accompli, mais le pratiquant bouddhiste devrait aussi, tout en respectant, cultiver la vertu de la bonne fortune, accumuler la cause interdépendante qui aide à la pratique de la voie, agir dans la vie quotidienne comme tous les Bouddhas et Bodhisattvas, apprendre les pratiques de tous les Bouddhas et Bodhisattvas sur le terrain des causes dans le passé qui leur ont permis d’acquérir les "signes excellents", en pratiquant ainsi avec diligence les Six Paramitas, les quatre méthodes de pacification, et tous les grands actes pour les bienfaits des êtres. De cette façon, le pratiquant incarne sur le moment le corps d’émanation de son Yidam, et accomplit aussi en même temps le corps de jouissance de son Yidam ; à sa mort, grâce à cette voie de la Bodhi effectuée, il se réincarnera naturellement dans la Terre Pure du Yidam ou dans la Terre Pure de la Grande Félicité de l’Ouest. Comme dit le Sutra du Bouddha Amitabha : « On ne peut pas atteindre cette Terre Pure avec peu de racines vertueuses et de mérites de bonne fortune. » Pour ces racines vertueuses et mérites de bonne fortune, ceux qui font partie du Vajrayana devraient s’efforcer de les pratiquer afin de les accroître et devraient aussi transférer ces mérites vers la Terre Pure du Yidam ou vers la Terre Pure de la Grande Félicité de l’Ouest.