Qu'est-ce la « confession »
 

Signification et importance de la confession

Traduit du sanscrit Ksama, la confession est une pratique bouddhique qui commence par le repentir de toutes les fautes commises devant les Bouddhas et Bodhisattvas, puis par la résolution de faire des actes vertueux et de pratiquer diligemment.

Dans la pratique spirituelle, le plus grand obstacle est de laisser les karmas négatifs commis dans le passé couvrir l'esprit pur, empêchant les mérites de surgir ; d'autre part, si le pratiquant n'a pas accumulé de grands mérites, il ne pourra pas atteindre l'état pur de Bouddha même s'il pratique diligemment la sagesse. Ainsi, la base de la pratique spirituelle souligne d'abord l'importance de la purification du karma négatif et l'accumulation des mérites.

Bouddha Sakyamuni enseignait qu'il existait deux types de personnes qui méritaient d'avoir des éloges : les personnes qui n'avaient enfreint aucun précepte et celles qui, même si elles avaient commis des fautes, se confessaient à temps. Chaque être humain a, depuis toujours, commis d'innombrables erreurs, comme par exemple celle de ne pas suivre scrupuleusement les préceptes. Mais le fait de se rendre compte de ses propres fautes commises au niveau du corps, de la parole et de l'esprit, et de commencer à se confesser, est le premier pas vers sa propre réforme ; c'est aussi un nouveau commencement car « une faute confessée est à moitié réparée ». La confession a, outre une signification de réforme vers la vertu, une fonction de purification des fautes ; si la confession est effectuée correctement, les karmas négatifs peuvent être purifiés.

Les méthodes de confession

Pour purifier les karmas négatifs, il est nécessaire de se confesser avec quatre forces :

1. La force du remords sincère : Le pratiquant doit se confesser pour chaque faute commise et être déterminé à se réformer.
2. La force du support de pratique : Le pratiquant voulant se purifier doit se baser sur tous les types de méthodes comme :
  Faire offrande aux Bouddhas, édifier des statues de Bouddha, dédier tous ses mérites à tous les êtres afin qu'ils s'éloignent de tous les karmas négatifs et de toutes les souffrances ;
  Invoquer tous les noms de Bouddha, penser aux mérites des Bouddhas pour être déterminé à apprendre ;
  Réciter le mantra des cent syllabes ou d'autres mantras, et croire profondément en la puissance de purification par le yidam.
3. La force de la résolution de ne plus recommencer : Le pratiquant doit très rigoureusement protéger ses six facultés des sens, arrêter les dix types d'actes non vertueux et préférer mourir plutôt que de commettre à nouveau les fautes.
4. La force des pratiques vertueuses : Le pratiquant doit penser constamment aux prises de refuge dans le Maître et les Trois Joyaux, avoir l'aspiration à l'esprit d'Eveil et s'engager à apprendre les vœux de tous les Bouddhas et Bodhisattvas. L'aspiration à l'esprit d'Eveil est indispensable dans toute confession. Sans elle, même si les quatre forces pour la confession sont réunies, le karma négatif ne pourra être qu'allégé, mais pas complètement purifié.
 

Les mérites obtenus par la confession

Selon les sutras, la confession permet non seulement de purifier les fautes, mais elle possède aussi des mérites tels que celui de ne pas être éloigné des sages, d'être apprécié par tous les êtres, d'avoir une bonne réputation...

Prenons un exemple : A l'époque de Bouddha Sakyamuni, un souverain, le roi Ajatasatru (roi du Magadha en Inde), avait un caractère tyrannique. A cause des incitations de Devadatta (cousin du Bouddha), il fit emprisonner son père souverain pour dérober le trône et complota à plusieurs reprises pour tuer le Bouddha. Par la suite, le corps du roi Ajatasatru fut couvert de boutons. Aucun médecin ne pouvait le guérir. A ce moment-là, un médecin dénommé Jivaka lui conseilla d'aller se confesser auprès du Bouddha. Ajatasatru devint ensuite un puissant protecteur du Dharma. Après le nirvana du Bouddha, lorsque cinq cent moines se rassemblaient pour composer les sutras, Ajatasatru assuma son rôle de protecteur du Dharma. Grâce au mérite obtenu par la confession, il évita de tomber dans l'enfer Avici. Nous pouvons ainsi constater à quel point le mérite obtenu par la confession est si subtil et extraordinaire.

Présentation des rites de confession dans le Bouddhisme exotérique et ésotérique

Il y a de très nombreux types de cérémonies de confession dans le Bouddhisme exotérique et ésotérique. Dans le Bouddhisme chinois (Bouddhisme exotérique), il existe :

  1. La « confession de l'empereur Liang » : Elimination des fautes, des désastres, aide aux âmes des défunts.
  2. La « confession par l'eau de compassion » : Utilisée lors de la dynastie Tang dans un dessein de guérison et d'assainissement.
  3. La « confession de la grande compassion » : Aussi nommée rite du mantra du Bodhisattva Avalokiteshvara aux Mille Bras et aux Mille Yeux, elle est basée sur le mantra de la grande compassion et est très répandue.
  4. La « confession du Bouddha de la médecine »
  5. La « confession de la Terre Pure »
  6. La « confession du Bodhisattva Ksitigarbha »

Dans le Bouddhisme tibétain, il y deux types de rites de confession :

  1. La « confession aux trente-cinq Bouddhas » :
    Elle est utilisée de manière répandue dans le Vajrayana. Le sadhana correspondant fut composé par maître Tsongkhapa. A l'époque, lorsque maître Tsongkhapa pratiquait « la confession aux trente-cinq Bouddhas », il ressentait souvent la bénédiction des trente-cinq Bouddhas ; par la suite, il pouvait même voir l'apparence parfaite de tous ces Bouddhas. Ainsi, le grand maître écrivit le sadhana de la pratique de visualisation de la confession aux trente-cinq Bouddhas alors qu'auparavant, il n'y avait pas de pratique de visualisation dans le sadhana.

  2. La pratique de confession et de purification de Vajrasattva :
    le Bouddha disait qu'il y avait une multitude de méthodes de purifications des karmas négatifs, parmi lesquelles la plus extraordinaire, la « pratique de confession et de purification de Vajrasattva ». Vajrasattva condense en lui seul tous les Bouddhas, y compris ceux à apparence courroucée ; il est le souverain des yidams ; le mantra des cent syllabes englobe les « mantras du cœur » de tous les yidams, on peut dire que c'est le mantra souverain. Vénérer Vajrasattva et réciter le mantra des cent syllabes équivalent à vénérer tous les yidams, à réciter tous les mantras du cœur des yidams. Dans le passé, les grands maîtres de l'Inde et du Tibet s'étaient aussi appuyés sur la pratique du mantra des cent syllabes de Vajrasattva, lors de la purification des karmas négatifs. Ainsi, le mantra des cent syllabes est devenu la pratique de confession souveraine. Selon les tantras, ceux qui ont récité cent mille fois le mantra des cent syllabes, peuvent être complètement purifiés des cinq crimes.

    Selon « la Grande Perfection » du Sutra du diamant : « Réciter chaque jour vingt-et-une fois le mantra des cent syllabes n'augmente pas de karmas négatifs. »

Conclusion

La pratique de la confession est une pratique de sagesse. « Le sage est d'abord conscient de ses fautes pour pouvoir se confesser, l'ignorant les dissimule causant leur propagation » ; l'ignorant ne sait que dissimuler ses fautes ; c'est celui qui sait confesser ses propres fautes et se réformer qui a vraiment de la sagesse. Si, après avoir transgressé une règle, on se confesse immédiatement, on peut restituer l'essence des préceptes. Mais si on tarde dans le temps, on peut difficilement être purifié des fautes commises ; si on se confesse au-delà de trois ans après avoir commis une faute, on ne pourra pas être purifié malgré la confession.

Maître Atisha disait : « Je n'ai jamais transgressé les préceptes de libération individuelle, mais j'ai parfois transgressé les préceptes de Bodhisattva, et j'ai de nombreuses fois transgressé les préceptes du Vajrayana. » Maître Atisha était une incarnation d'un Bouddha et ne pouvait pas transgresser les préceptes du Vajrayana. Le but de ses paroles était de souligner le niveau de gravité des trois types de préceptes pour que les gens réfléchissent bien avant de suivre les préceptes du Vajrayana. Il faut avoir suffisamment confiance dans l'observance des préceptes du Vajrayana pour pouvoir suivre les préceptes. Si on a des difficultés pour suivre l'essence de préceptes, il faudrait alors commencer par observer les préceptes moins difficiles, et lorsque toutes les conditions se présenteront, on pourra ainsi suivre les préceptes du Vajrayana. Mais maître Atisha continuait de dire : « Bien que j'aie commis des fautes, il ne m'est jamais arrivé de vivre avec le karma négatif au delà d'une nuit. » Cela signifie que peu importait le type de transgression de précepte effectué, maître Atisha se confessait dans les vingt-quatre heures.